Quel est l’avenir politique de Driss Jettou ? Cette question qui est loin d’être anodine semble préoccuper un certain nombre d’observateurs de la vie politique en cette période de précampagne électorale. Posée directement à l’intéressé, la réponse fuse naturellement : «Là où je suis, je suis au service de mon pays. Je suis à la primature en mission sur ordre de Sa Majesté pour servir le Maroc. Mes motivations sont connues; je suis parfaitement à l’aise.» Cependant, cette profession de foi n’annule pas pour autant toutes les conjectures. Il est admis généralement que l’horizon «opérationnel» de travail du gouvernement Jettou est bien 2010. À cette date, il est tenu à des livrables précis que représentent le produit des grandes réformes, l’aboutissement de quelques grands chantiers et la mise en œuvre des accords les plus décisifs. L’année 2007 est venue s’intercaler formellement comme un rendez-vous démocratique, certes incontournable, mais sans grande signification sur le plan programmatique ou celui du projet. La feuille de route du pays, telle qu’elle est tracée par SM le Roi, est connue. Il peut, à la limite, y avoir un effet d’alternance au niveau du style, des hommes ou du personnel politique exécutif mais pas ou peu au niveau des idées ou du programme. Nous ne sommes pas à la veille de faire un choix de société ou un choix de système économique. C’est ce qui fait dire que Si Driss Jettou doit aller au-delà de la présente législature, il sera amené à se trouver un destin politique surtout si le pays décide de revenir à la formule démocratique orthodoxe qui consiste, comme partout ailleurs dans le monde, à choisir le Premier ministre au sein de la majorité qui a gagné les élections.