Le président du Parlement égyptien, Fathi Sorour, vient de lâcher, sans coup férir, le ministre de la Culture Farouk Hosni. Ce dernier qui a eu le malheur de dire tout le mal qu’il pensait du port du voile par les femmes égyptiennes – une régression pense-t-il – a réussi à mobiliser contre lui le banc et l’arrière-banc des islamistes locaux. Le bon monsieur Sorour considérant qu’un ministre ne peut avoir d’avis personnel, a fini par envoyer devant une commission parlementaire le contrevenant qui est du même parti que lui, le PND. Il est clair que cette affaire sent le roussi. Et ce ministre de la Culture – généralement considéré comme un artiste – va probablement y laisser sa peau de ministre. Il y a quand même un petit truc qui dérange dans ce drame au bord du Nil. Selon une dépêche d’agence, deux députés indépendants, Ragab Helal Hemeida et Mohamed Abdel Alim Daoud, ont lancé des insinuations sur les orientations sexuelles de M.Hosni : «Chaque année se tiennent en France des célébrations pour les homosexuels et il s’y rend pour célébrer avec eux», a déclaré M. Hemeida. Quel est le rapport ? Dans un pays où déjà plus de 80% des femmes sont voilées, on peut toujours défendre le voile, ses convictions, ses valeurs etc. mais personne n’est obligé de sombrer, à ce point, dans le ridicule.