La justice a eu, finalement, la main lourde dans l’affaire de corruption électorale de Béni Mellal. Abdelaziz Chraïbi, un conseiller MP de la deuxième Chambre, en a pris pour 1 an de prison et pour 10 ans d’inéligibilité. C’est carré, net et sans fioriture. Le tribunal a qualifié le délit et l’a sanctionné. Les voies de recours sont naturellement ouvertes devant le justiciable Chraïbi – c’est son droit absolu –, mais le message judiciaire et politique est un vrai coup de tonnerre qui retentit dans un champ politique discrédité et miné par les affaires. La justice est-elle la meilleure voie pour mettre à niveau la classe politique ? Probablement, tant que les partis politiques refuseront d’assumer, de circonscrire ou de punir les turpitudes de leurs membres. Si le travail d’assainissement n’est pas fait en amont, c’est-à-dire au niveau du recrutement ou de l’investiture, il se fera, par conséquent, et fatalement, en aval par la justice sur le terrain pénal. Dans cette affaire, et à titre d’illustration, la philosophie – la mentalité, pour être plus près du sujet – avec laquelle Mohamed Fadili, secrétaire général-adjoint du MP, défend (page 4) son conseiller est irrecevable. Elle est, en outre, moralement condamnable. C’est proprement ahurissant.