Editorial

Petit bonjour

Jamais l’expression : «La terre se dérobe sous les pieds», n’a été, aussi, spectaculaire et, aussi, dramatiquement, illustrée pour un Arabe qu’avec les images de la pendaison de Saddam Hussein. Un bruit sec et métallique d’une trappe qui s’ouvre, la vibration d’une corde qui se tend sous l’effet du poids, et, probablement, le clic à peine perceptible de cervicales écrasées, en une seule pression, et, dans le même mouvement, le coup mat d’une nuque brisée. Au milieu de la profession foi – elle est, également, l’ultime invocation d’un musulman sur le chemin de la mort – prononcée par Saddam Hussein, la terre s’est dérobée. L’au-delà a toujours signifié, pour nous, un lieu élevé, une hauteur, une altitude, un voyage vers le sommet, vers le haut, accompli par une âme pour aller à la rencontre de Dieu afin de Lui rendre des comptes. Là, ce que nous avons vu, c’est une terre qui aspire un homme vers les ténèbres, vers un sous-sol sans fin, abyssal. Une justice des hommes sans humanité. Et une justice divine sans Dieu. Les bourreaux cachés, honteux, encagoulés qui se réjouissaient de l’exécution de l’ancien dictateur hurlaient pitoyablement leur rancœur insatiable, et leur vengeance inextinguible. En un seul instant, Saddam Hussein est devenu une victime – comme toutes les autres.

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