Editorial

Petit bonjour

Quand Mohammed V fût contraint à l’exil, les Marocains, pendant la dure et longue absence, pensaient voir le visage du Souverain bien-aimé sur la lune. Ils s’attroupaient et regardaient la lune pendant des heures. Ils étaient convaincus de distinguer nettement la figure du Roi à travers le halo lunaire. L’émotion, sans doute, et  la frustration coloniale, certainement, excitaient les imaginations et exacerbaient les désirs. Plusieurs jours, maintenant, après le départ en exil – volontaire et mis en scène, celui-ci –  d’un illustre confrère de la presse, aucun phénomène similaire n’est observable sur l’étendue du territoire du Royaume. Pourtant, toutes les conditions climatiques sont réunies. Il fait, certes, froid, mais le ciel est dégagé. Les nuages ne sont pas suffisamment denses, quand ils existent, pour empêcher un contact visuel direct entre l’astre lunaire et la Terre à partir de notre latitude. Le taux d’humidité, quant à lui, est en moyenne acceptable – c’est celui de l’humilité qui est notablement assez bas. Par ailleurs, les Marocains, eux-mêmes, dans leur ensemble, sont plus curieux que par le passé et, globalement, plus instruits des faits naturels observables à l’œil nu. Mais, peut-être, qu’ils ne voient rien parce que, depuis, ils ont appris à faire la différence entre une vessie et une lanterne.

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