Les alertes de ces derniers mois étaient, donc, fondées. Qui pouvait en douter dans une région sérieusement travaillée au corps par le terrorisme islamiste ? La probabilité pour que des attentats frappent notre pays était élevée, mais normale; personne ne la discutait. Seuls les endroits et les dates donnaient lieu à des spéculations effrénées, au fur et à mesure que les informations sur le démantèlement de cellules terroristes se multipliaient. Ce qui s’est passé à Sidi Moumen le 11 mars 2007 semble être un accident terroriste. Un fait imprévu a dû, effectivement, enrayer la mécanique. Ni l’exécution, ni la cible, ni l’origine des victimes ne semblent correspondre à la valeur symbolique que donnent, en général, les terroristes à leurs actes criminels. Sidi Moumen parce que c’est – hélas, encore et toujours, depuis 2003–, Sidi Moumen, le même chancre urbain, la même démission et le même désarroi. Le cybercafé, un lieu emblématique et incontournable du terrorisme d’aujourd’hui : on y reçoit les ordres, les modes d’emploi, la formation, l’agenda, etc. C’est le passage obligé pour aller au paradis. Ou en enfer, c’est selon…