Il est inutile de se gausser des législatives algériennes. Cela ne sert à rien. Il n’est pas, encore, démontré que l’on fasse mieux. Si les citoyens de ce pays frère ne considèrent pas les élections comme un moyen pour changer la vie — changer leur vie—, c’est que la situation est plus que grave, elle est dramatique. Nous saisissons, alors, avec intensité l’ampleur du discrédit qui frappe la démocratie représentative — il n’y en a pas d’autre possible, d’ailleurs —, et le désarroi absolu d’un peuple. On comprend mieux, aussi, conséquemment, la fascination exercée par le discours intégriste et ses déclinaisons terroristes, le magnétisme des logorrhées populistes et la puissance des impostures nihilistes. Quand un peuple tourne, à ce point, le dos à la démocratie, il se met en danger. C’est son existence même qui est en question. Celui qui perd la capacité de faire rêver les siens, perd aussi les clés de l’avenir.