Il faut prendre très au sérieux ce qui se passe à l’université. En peu de temps, deux étudiants sont morts, de mort violente. L’un à Errachidia, l’autre à Meknès. À chaque fois des groupes para-politiques sont mis en cause. Gauchiste, islamiste, culturaliste ou nihiliste. Peu importe. Cette forme de débat, illégitime et illégal, est rejetée par la société et sanctionnée par la loi. Il faut être extrêmement vigilant sur cette menace larvée qui porte atteinte au plus profond de notre identité fondée sur la tolérance, le respect de l’autre et la gestion pacifique des conflits. La riposte doit être à la hauteur de la menace. Il est vrai que l’envahissement de l’espace universitaire par l’intégrisme islamiste a exacerbé les tensions et favorisé les dérapages dont certains n’ont jamais été sanctionnés. Cette mollesse, et la complicité des hommes politiques notamment ceux dits à référentiel religieux, a ouvert la voie à tous les excès. Il va bien falloir que, chacun, un jour, assume ses responsabilités dans ces sordides affaires et paie pour ses manquements moraux.