Le «mercato» des Premiers ministrables commence à s’animer. Tout le monde — y compris l’opposition — s’accorde à reconnaître à Driss Jettou un bon bilan, et le Premier ministre lui-même s’apprête, «fair-play», à laisser à son successeur, dans le cas où il partirait, une feuille de route en bonne et due forme. Le bal des prétendants qui risque d’être, assez, chahuté peut donc commencer. Il y a d’abord ceux qui réclament le titre de plein droit. Numéros un, tauliers, patrons de partis politiques importants, ils se sentent faits pour la fonction, et capables de réunir autour d’eux une majorité — même impossible — pour gouverner. Abbas El Fassi, Mohamed Elyazghi, ou encore Mohand Laenser, Mustapha Mansouri — ou, pourquoi pas, Saâd Eddine El Othmani. Il y a, ensuite, ceux qui ont l’avantage d’avoir, en même temps, une couleur politique — pas trop fraîche quand même —, un bon bilan ministériel et un bon vernis technocratique. Cela semble répondre au cahier des charges démocratique qui récuserait désormais, nous dit-on, les technocrates «secs».