Les choses vont tellement vite dans ce pays que pour être «pertinents» certains sont prêts à demander la démission du nouveau Premier ministre avant qu’il ne soit nommé. C’est une manière de se positionner, et de plier l’avenir à ses augures. Ce syndrome de la pertinence pousse à tous les excès — y compris à l’impertinence. Cette dernière ne peut, tout de même, se réaliser que si l’on réalise, au préalable, ce qui la fonde, ce qui n’est pas toujours le cas. Pour illustrer tout cela, prenons l’exemple de nos sondeurs, et de leurs commanditaires. Après s’être trompés, sur toute la ligne, ils reviennent pertinemment à la charge pour expliquer comment on doit se coaliser, se polariser, se droitiser, se gauchiser, se «majoriser» ou s’opposer. Les docteurs «maboules» de la politique sont à l’aise. Pour ne pas admettre qu’ils se sont trompés, ils continuent à taper sur le même clou : le PJD doit entrer au gouvernement. Pourquoi ? Parce qu’ils l’ont prédit, il faut que ça se réalise. Sinon ? Il faut tout dissoudre. Si la réalité ne cadre pas avec leur pertinence, il faut dissoudre, aussi, la réalité.