Editorial

Petit bonjour

Le sens de la famille chez nous est sacré. Un flic arrête un type sur une moto. La lutte contre les pickpockets est une action préventive permanente — surtout à Casablanca où les femmes, notamment, sont persécutées par cette racaille de plus en plus violente. Bref, le flic arrête un type. À Aïn-Chock. Le type hurle comme un cochon qu’on égorge. Droits de l’Homme. État de droit. Démocratie… Tout y passe. Résultat : 5 membres de la famille du type arrêté débarquent. Ils embarquent le flic. Le jettent à l’intérieur de leur maison qui était à côté. Ils lui retirent son flingue et lui donnent collectivement une raclée mémorable au nom de la transition politique, des Accords de libre-échange, de la mondialisation et du trou d’ozone. Les renforts de police, qui ont mis une éternité à intervenir,  trouvent leur collègue tabassé, contusionné, meurtri, froissé, mutilé, blessé, estropié… Le flic est conduit dans son état piteux à l’hôpital du coin. Les 5 as de la famille Adams  sont, eux, conduits en taule en attendant de les présenter devant un juge. Un flic pauvre, un quartier pauvre, des habitants pauvres, dans un pays pauvre, c’est comme une noce de chiens. Il n’y a que des coups de bâton à partager.

Articles similaires

EditorialUne

Courant continu

Un nouveau round du dialogue social vient de démarrer conformément aux engagements...

EditorialUne

Lois hors sol

Au grand dam des écologistes et autres députés défenseurs irréductibles de l’environnement,...

EditorialUne

Éditorial : Diplomatie parlementaire

La visite d’une délégation de députés américains au Maroc, relevant de la...

Editorial

Éditorial : Devoir de mémoire

Un musée dédié au sport-roi, le football, vient d’ouvrir ses portes dans...