L’Istiqlal va-t-il profiter de la nomination de son secrétaire général à la tête du gouvernement — une chance historique — pour se moderniser ou va-t-il retomber dans ses vieux travers historiques de parti tenté par le sectarisme et l’exclusion ? Déjà des signes inquiétants apparaissent. Le risque est là d’autant plus réel que l’embellie électorale et la réussite politique actuelle doivent peu à une stratégie endogène de ce parti. Le bilan de Driss Jettou est largement un bilan de son collectif. Les ministres vedettes du parti dont l’image a été habillement utilisée pour la campagne électorale — et c’est de bonne guerre — doivent pour la plupart leurs postes à la volonté tenace de Driss Jettou qui les a individuellement choisis. Ce n’est pas le désir des apparatchiks du parti qui préfèrent, tous, s’immoler par le feu pour obtenir un poste ministériel que de pousser un jeune à exercer le pouvoir. D’ailleurs les difficultés, au demeurant naturelles, que rencontre Abbas El Fassi pour constituer son gouvernement proviennent, dans leur dimension la plus hystérique, des caciques de son parti. Quand ils ne réclament pas une rente pour eux-mêmes, ils réclament des avantages indus pour leur progéniture.