Lutter contre la prolifération du logement illégal est une chose. Qu’un enfant de 11 ans trouve la mort à la faveur de la démolition par les autorités — compétentes ? — d’une construction clandestine en est une autre. Autant la première relève de l’application de la loi notamment sur l’urbanisme, autant la seconde relève tout simplement du code pénal. Ce qui s’est passé à Dar Bouazza est irresponsable. C’est l’exemple type d’un amateurisme criminel dont les citoyens n’ont pas à pâtir quelles que soient les conditions. La gestion de la population est un métier dont s’acquittent, en général très bien, et avec beaucoup de professionnalisme, les personnels du ministère de l’Intérieur. Ils sont formés pour cela. Mais quand la «bavure» est là, elle est toujours dramatique. Ceux qui font preuve d’un zèle coupable pour démolir une maison «anarchique», ce sont parfois les mêmes qui ont fermé l’œil quand l’anarchie s’installait. L’enfant de onze ans mort au nom de la loi, lui, ne demandait rien à personne.