Editorial

Petit bonjour

Fouad Mourtada a certainement commis une bêtise. Comme elles peuvent être commises en nombre dans cet océan d’anonymat, de lâcheté et d’inculture que peut constituer, parfois, Internet. Mais que l’on soit clair ! Autant Internet peut représenter un espace de liberté, de savoir, de démocratie et d’émancipation instantanée, autant il polarise et exacerbe toutes les perversités. Fouad Mourtada, en jeune de son âge, 26 ans, un brillant ingénieur diplômé d’une grande école marocaine, au parcours exceptionnel, a succombé «accidentellement» dans Facebook — un site qui favorise toutes les impostures puisqu’on peut s’y inventer une personnalité — à la facilité de se faire passer pour un autre. Lui, il a choisi de se faire passer pour le Prince Moulay Rachid. Un hommage, une maladresse et une faute. La justice marocaine peut considérer cette impertinence «dérisoire» comme un crime et envoyer ce jeune garçon en prison pour cinq, et longues, années. Moi, je suis persuadé — et c’est ma conviction — que le Prince Moulay Rachid en homme intègre et généreux est au-dessus de ces contingences. Il n’acceptera jamais qu’un jeune Marocain perde sa liberté et son avenir pour une affaire de cette nature. Quant à notre justice, avant de commencer à faire respecter le droit sur la toile — un monde aussi virtuel qu’évanescent — elle serait mieux inspirée d’imprimer plus de vitesse à  sa mise à niveau sur des questions concrètes de proximité domestique autrement plus «engageante» pour la vie de nos concitoyens.

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