Editorial

Petit bonjour

Le voyage officiel de Bouteflika en Russie ne relève pas du droit international, il relève, plutôt, à mon sens, du droit des consommateurs. Le client Bouteflika vient rendre la marchandise que les Russes lui ont fourguée. Quinze Mig-29 d’occasion, au prix du plein tarif, ripolinés et customisés pour l’occasion avec versement de commissions en cascade à des généraux farceurs. Bouteflika a raison de ne pas se laisser blouser par des bleus. Il rend le matos. Fièrement. En personne. Le nif au vent. Les Russes seraient, effectivement, prêts à reprendre les carlingues si Boutef accepte des avions plus modernes, des Mig-29M2 ou des Mig-35, mais surtout plus chers. Une journaliste de l’AFP qui semble être au parfum des micmacs algéro-russes rapporte des propos tenus dans un journal russe, le bien nommé  Kommersant, qu’en Algérie «des militaires influents utilisent le problème des Mig pour affaiblir la position du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général Ahmed Gaïd Salah, loyal envers le président algérien». Nous, on veut bien croire tout cela. Mais, il se trouve que dans le même papier, on nous apprend que Boutef vient rendre sa quincaillerie, poussé en cela par Nicolas Sarkozy qui veut lui refiler des Rafale. Là, je ne suis plus. Mais au final, nous, nous ne sommes pas censés nous intéresser à cette sale affaire. En théorie, nous sommes juste bons, si ces maudits avions arrivent à voler un jour — pas autant que les généraux de Boutef ?—, à admirer la parade.

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