Le Maroc n’a pas de quoi être fier au sujet de son sport. A l’heure qu’il est, à Pékin, nous n’avons brillé dans aucune discipline. Quand on n’est pas absent, on est nul. Les autres pays où il y a de vraies politiques en œuvre dans ce domaine affichent une jeunesse superbe, éclatante de santé et de dynamisme engagé dans tous les sports. Je dis bien, tous les sports. Et l’on voit bien, en fonction de l’âge des athlètes, et de leur spécialisation, que le système éducatif, avec ses équipements et ses professeurs, est le vrai, et le seul, support des ambitions sportives d’une nation. Une éducation nationale naufragée ne peut que donner qu’un sport pauvre et indigent. Seules les disciplines qui semblent se nourrir de l’échec scolaire tiennent, paradoxalement, un peu la route. Nos boxeurs, par exemple, ont la rage de ceux qui attendent tout de leurs poings. Mais ce n’est pas suffisant. La ritournelle du sport marocain est connue. Un milieu passablement opaque, rétif à la bonne gouvernance. Des fédérations fâchées durablement avec la démocratie. Des dirigeants souvent douteux faisant prospérer un climat mafieux. Une administration bureaucratique sans objectifs et sans dessein. Et le reste est à l’avenant. Pendant longtemps les hirondelles de l’athlétisme nous ont fait croire que nous vivons un printemps sportif. Rien n’est moins vrai. Les performances construites sur des efforts individuels ont fait long feu. En l’absence d’une vraie politique sportive, nous sommes devenus une nation de téléspectateurs des performances des autres. Et encore….