Editorial

Petit bonjour

Nizar Baraka, le ministre des Affaires générales du gouvernement Abbas El Fassi, a fait un passage remarqué dans l’émission Hiwar de la première chaîne. Sur la forme. Il a donné aux téléspectateurs l’image d’un gendre idéal. Celui dont les familles rêvent pour leurs filles. Peine perdue, il est déjà le gendre du Premier ministre. Ce qui ne gâche rien. Le garçon est bien éduqué. Il a une tête bien faite. Et il est tombé dans la marmite de la politique quand il était petit. Que demande le peuple ? Tout le débat sur la classe politique marocaine, la rénovation des partis et la réconciliation des Marocains avec la vie politique passent par les qualités indéniables qu’a affichées Nizar Baraka lors de cette émission. Pour tempérer cette analyse enthousiaste, il faut dire que d’autres grands partis — autres que l’Istiqlal — alignent, ou peuvent aligner s’ils étaient un peu plus sérieux, aujourd’hui, des profils similaires. Sur le fond maintenant. Nizar Baraka s’est comporté sur le plateau comme le chef-adjoint de la majorité qui tient un discours sur tous les projets en cours alors que ses homologues auraient certainement aimé le voir agir comme un ministre de base comme eux. L’origine de ce malentendu est claire. La proximité avec le Premier ministre, la nature transversale de son ministère et sa capacité à assimiler les dossiers ne peuvent qu’accentuer cette impression. Celle-ci serait d’ailleurs moins dramatique si tous les ministres se considéraient comme faisant partie d’une même équipe, au service du même patron et pour l’exécution du même programme. Or, ce n’est pas toujours le cas et c’est aussi normal en politique. Chaque acteur est soucieux de son périmètre et veut être crédité «cash» pour ses actions. Reste un seul point noir — vraiment — dans cette émission. Le politologue résident, il fait bizarrement toutes les émissions, qui a l’air d’être en service commandé. Il contrarie en permanence le cours normal du programme.

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