L’une des qualités fondamentales de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est qu’elle est transversale, multidimensionnelle, et qu’elle met en interaction une pluralité d’acteurs. Pour les uns, c’est une idée absolument géniale et originale. Pour les autres, c’est une usine à gaz extrêmement compliquée et dont les actions sont inapplicables sur le terrain. La philosophie de l’INDH — un modèle importé et qui a fait ses preuves ailleurs — est fondée sur une faible contribution de l’INDH elle-même, à hauteur de 20%, complétée par un financement public qui peut provenir de plusieurs départements et des subventions privées. Le tout, sur le terrain, est mis en œuvre par les autorités locales elles-mêmes agissant sous la coordination provinciale de la direction économique et sociale. Trop lourd, trop lent, trop compliqué et trop abstrait. C’est l’exemple type d’une construction intellectuelle judicieuse dans sa conception mais qui n’est pas opérationnelle dans son application. Dans ce schéma, tout le monde est responsable, et personne ne l’est. Du wali qui saisit grosso modo les enjeux à l’agent d’autorité de base qui n’est pas formé pour les saisir, le concept se perd. Les délégations régionales des ministères jouent la montre. Une cacophonie. Il manque, en fait, un chef d’orchestre national qui ait les pleins pouvoirs pour mettre tout cela en musique. Un Haut commissariat, une Agence nationale, un Secrétariat d’Etat… que sais-je ?.