La Cour des comptes a sorti son palmarès. Il a fait assez de bruit. Entre les nommés et les nominés, les élus et les éligibles, les épinglés et les épinglables, il y a de quoi faire. Entre les innocents présumés et les présumés innocents, on devrait trouver quelques victimes expiatoires pour faire vivre le culte nouveau — le veau d’or — de la bonne gouvernance dans notre pays. Que va-t-il, maintenant, se passer pour toutes ces personnes en délicatesse, au moins, avec les normes des finances publiques marocaines. Des bûchers ? Des procès ? Des charrettes? Des lapidations publiques ? Des ablations d’organes ? Des coupures de mains ? Les châtiments sont nombreux, aussi nombreux que la cruauté des hommes permet de les imaginer. Le hit-parade, annuel désormais, de la mauvaise gouvernance suscite, parfois, des réactions violentes contre les incriminés. Certains menacent d’ester en justice contre une Cour des comptes ! D’autres hurlent à la mort. Est-ce une avancée insolite de notre Etat de droit ? Une mutation génétique de notre démocratie. 2M, elle-même, a introduit un recours devant une cour administrative contre une décision de la HACA la concernant. Elle en a le droit. Mais, diffuser un droit de réponse légitime est-il aussi infamant que cela ? Allons donc! Nous devrions faire, ensemble, un effort supplémentaire et collectif de crédibilité démocratique. Le ridicule guette.