La puissance de la culture peut conférer à un pays une place de choix, exceptionnelle, dans le concert des nations. Le Maroc peut parfaitement, compte tenu de sa densité dans cette matière, prétendre à un rôle d’importance. Il lui appartient de définir une stratégie ambitieuse — sans complexes et sûr de son identité d’ouverture, de tolérance et de fraternité — et d’amplifier les actions entamées ces dernières années. La politique volontariste des festivals dans les grandes cités marocaines a donné ses fruits. Certaines villes ne peuvent plus se concevoir sans cet apport humain et cette aventure intellectuelle décisifs. Fès, Essaouira, Agadir, Asilah, etc. Marrakech, quant à elle, avec le FIFM qui vient de boucler sa 8ème édition, joue désormais dans la cour des grands. Le FIFM arrivé presque à maturation — que de chemin parcouru! — s’insère parfaitement dans la myriade des festivals mondiaux du cinéma qui comptent. Il faut confirmer les choix cinématographiques qui construisent une vraie identité à cet événement majeur. Il faut affiner l’organisation qui gagnerait en fluidité. Il faut, finalement, libérer le management de pesanteurs collectives, pas toujours justifiables, qui estompent parfois les lignes de responsabilité. La dixième édition approche, elle devrait signer l’émancipation et la maturation de cet événement qui, finalement, doit tout au génie fécond et à l’intuition de ses créateurs.