Editorial

Petit bonjour

Ça y est ! Les promoteurs immobiliers marocains se sont engagés à ne plus faire du noir. Pour nos amis étrangers, il faut préciser que l’on appelle «noir», au Maroc, dans les transactions immobilières, l’argent donné en dessous de la table pour que Noureddine Bensouda ne le voit pas. Noureddine Bensouda étant, pour que l’on soit clair, le patron des Impôts. En tout cas, c’est un progrès, pour cette profession, aussi considérable que le premier pas de l’homme sur la Lune. Les promoteurs immobiliers ont signé une charte avec Taoufiq Hejira, ministre de l’Habitat, dans laquelle ils s’interdisent, dorénavant, cette pratique occulte. Ils abandonnent au grand jour quelque chose qui n’existait que dans l’obscurité des officines. Ça a eu existé, donc. C’est comme pour le bagne de Tazmamart. Quand on a pris connaissance de son existence, il n’existait plus. Et quand il existait, il n’avait aucune forme d’existence. Pour le noir, manifestement c’est la même chose. Au-delà du débat sartrien sur l’essence et l’existence, qui ne nous avance à rien, cette affaire de noir est louche. Nos vaillants promoteurs immobiliers sont capables, malgré la force morale de cette charte éthique, de continuer à toucher le noir en cachette. En douce. Et sans témoins. Juste en présence de celui qui reçoit et de celui qui donne et les amis qui, souvent, les accompagnent pour attester, devant Dieu et devant les hommes, de la réalité de cette transaction secrète qui est censée n’avoir jamais existé.

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