La couverture par les télévisions satellitaires arabes de la guerre de Gaza est d’inégale valeur. Il y a le meilleur et le pire. Il y a ceux qui par l’analyse, le reportage, la présentation et la décortication des faits, et leur progression, veulent faire avancer la compréhension des mécanismes de cette agression criminelle qui traumatise l’opinion publique arabe. Et, il y a ceux qui continuent leur petit business immoral habituel. Quand on dénonce — le paradigme populiste classique — le rabaissement de la nation arabe, l’humiliation des masses en colère, la trahison des élites, la lâcheté des responsables, l’indignité des dirigeants, la ligne éditoriale se met, alors, au service de cette dénonciation même si les faits, souvent, invalident cette présentation volontairement défaitiste. Du rabaissement permanent des Arabes, Al Jazeera, par exemple, fait un credo qui est censé en contrepoint donner une valeur, politique et morale, au pays qui l’instrumentalise. Deux exemples pour clore ce chapitre glauque. L’Egypte n’a jamais fermé ses frontières aux blessés palestiniens de Gaza. C’est un fait. Cette info pourtant tourne en boucle, pendant toute la journée, sur la chaîne de référence. Quand le démenti arrive, les Egyptiens étant furieux, et on le serait à moins, ils le font défiler, en incrustation, ridicule et insignifiant, en bas de l’écran. Du grand professionnalisme. Quant à la réaction des chefs d’Etat arabes, sur cette même chaîne de référence, la réaction marocaine — une des premières — est zappée, niée, occultée… Les maîtres de l’info ont fait leur choix.