Editorial

Sans états d’âne

© D.R

Nous vous annonçons la création officielle de l’AAGA, l’Association des amis de l’âne gris de l’Atlas. C’est sérieux. Cette association nationale et internationale, souhaite réhabiliter l’âne marocain, restaurer son image et permettre une meilleure considération pour cet animal utile, gentil et doux. Ne dit-on pas j’aime l’âne si doux ?
L’âne marocain a ses spécificités nationales. Elles n’ont rien à voir avec l’âne du Poitou, l’âne de Damas, l’âne de bât du Soudan ou l’âne blanc d’Egypte. Notre âne a une lignée à part. Elle doit lui valoir notre reconnaissance et notre considération. À chaque fois que l’on se pâme devant un cheval ou pire devant un poney, c’est un peu de notre âne que l’on perd. Pour tout cela et le reste nous voulons organiser les premiers états d’âne du Maroc et demander à la société civile de soutenir cette race qui est finalement très proche de ses préoccupations de proximité. Nous demandons aussi à la classe politique qui, compte tenu de sa qualité peut s’identifier facilement à cette cause, de se mobiliser. Nous appelons nos managers et nos chefs d’entreprise à accompagner cette action qui à plusieurs égards rejoint leurs préoccupations quotidiennes notamment à l’égard du fisc. Nous savons tous que « l’amour fait danser les ânes », c’est pour cela que nous comptons sur votre enthousiasme. Nous ne voulons pas bêtement « faire l’âne pour avoir du son », mais devant l’imminence des élections nous voulons faire vite avant que le débat que nous voulons lancer sur : « Quel mode de scrutin pour la représentation de l’âne marocain ? », ne soit occulté par d’autres. C’est impérieux. On ne peut jamais forcer à boire un âne qui n’a pas soif mais quand même.
Agissons, regroupons-nous dès demain, et faisons en sorte que le sort de l’âne soit humain et qu’il ait un avenir dans notre pays. Nous avons été le premier pays à avoir domestiqué l’âne et c’est de chez nous que cet animal s’est heureusement répandu dans le monde. Cela s’appelle une responsabilité historique que nous assumerons aujourd’hui car la transition démocratique, la liberté d’expression et l’État de droit sont aussi faits pour les ânes. Nous profiterons de cette belle conjoncture pour lancer un journal qui s’appelle « La gazette de l’âne », il sera indépendant, un site Web « bourricot.ma », et un Festival national de l’âne à Jérada. Nous lancerons aussi une semaine de l’âne, sept jours festifs, culturels, gastronomiques et ludiques pendant lesquels nous ferons en sorte que tous les Marocains se reconnaissent dans cet animal.L’âne résiste à la déshydratation. Il peut digérer les nourritures les plus pauvres, il nettoie les forêts et les villes en mangeant. Grâce à ses grandes oreille mobiles, il a l’ouie très fine. Il peut avec son odorat très développé découvrir l’eau dans un endroit désertique. Il voit très bien de loin, mais de près c’est un peu flou pour lui. Quand il ne comprend pas, lui qui est très lent, il s’arrête. Il préfère réfléchir avant d’agir. Une qualité exemplaire. Il n’est pas têtu, loin de là, il est tout simplement demandeur de sens. Il a aussi une bonne mémoire. Il est par conséquent sociable, ouvert à l’éducation, mais son obéissance ne se négocie pas.
Des qualités bien marocaines. Si vous êtes convaincus par cette cause envoyez nous une carte postâne. Mettez à notre disposition ou signalez-nous des livres, des références, des photos, des dictionnaires parlant des ânes marocains. Nous sommes preneurs de tout. Nous ferons ensemble de l’âne le meilleur vecteur de notre ambition pour ce pays. Un pays en paix avec ses ânes est un pays assurément heureux. Par ailleurs, on évalue la démocratie au sort qu’elle réserve à ses ânes. Il est vrai qu’une société encore hippomobile ne peut jamais accéder aux autoroutes de l’information parce qu’un âne ne trébuche jamais sur la même pierre.

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