Editorial

Un ventre stérile ?

C’est très bizarre, dans la région, tout le monde a trouvé du pétrole ou du gaz, sauf nous. Avec un baril à près de 60 dollars, on devrait se magner un peu. Ce n’est pas normal, avec un pays aussi vaste que le nôtre, que l’on reste à sec comme ça. Amina Benkhadra a déclaré à notre confrère «Assahra» qu’avec un budget de 110 millions de dirhams par an, son truc qui s’appelle ONHYM -un nom à faire fuir  le moindre petit baril – elle ne peut faire grand-chose. Soit. Elle a aussi dit que les 15 boîtes étrangères qui fouillent notre sous-sol n’ont encore rien trouvé. Au large, elles n’ont trouvé que des indices, minces, mais indices quand même. Bien.  Nous avons, selon les études, des bassins sédimentaires importants, mais rien ne gicle.
Ce que ne veut pas comprendre Mme Benkhadra, c’est que nous, nous voulons juste de bonnes nouvelles. Le reste, on s’ent fout un peu. Ce n’est pas avec des indices que l’on va remonter le moral de la nation, des troupes, des automobilistes et des cracheurs de feu. Nous, on lui fait confiance, elle fait sa tambouille comme elle veut, mais on veut des résultats. C’est pourtant clair. On ne peut plus tenir comme ça.
Déjà dans l’affaire Talsint,  on a été un peu, voire beaucoup, berné. Il est vrai que, désormais,  la prudence est de mise. Mais de là à ne nous vendre que des indices, c’est un peu chiche. Donnons à Amina Benkhadra 500 millions de dirhams de budget, s’il le faut, mais avançons, vite. Ce n’est pas Fathallah Oualalou, qui ne dort plus à cause de notre facture pétrolière, qui va chipoter cette fois-ci.
Si Lalla Amina, ne peut pas y arriver toute seule, adjoignons-lui, par exemple, et par un heureux hasard, Driss Benhima, le patron qui fait un mi-temps forcé à l’Agence du Nord. Celle-ci ayant perdu la moitié de son territoire au profit de son homologue de l’Oriental. Il pourra donner un sacré coup de main d’autant plus que les mines c’est son job de base. Que les pierres parlent, que les puits fleurissent, que les mines prospèrent. Un ex-wali aux fouilles, il saura imposer son autorité au domaine minéral. Les pierres ne bavent pas dans les salons, elles ont plus de densité.
Le ventre du Maroc n’est pas stérile. Loin de là, mais cela fait des années qu’il n’est plus sérieusement honoré. Cherchons, fécondons, prospectons, mais ne restons pas comme ça les bras croisés à attendre. La géologie se fout de la politique. On ne va nous faire croire que le pétrole nous contourne pour des raisons politiques. Qu’il se sent mieux chez nos voisins parce qu’ils ont fait un meilleur choix de société que nous. Ou parce que leur piété est supérieure à la nôtre. Non. On ne trouve pas parce qu’on cherche mal ou pas assez. C’est tout.

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