Editorial

Union de la Mouvance populaire

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«L’USFP, le PI, le PJD, le RNI et la Mouvance populaire se rangent, nettement, à l’issue de ce scrutin, au rang des grandes formations sur l’échiquier politique.»
Cette phrase prononcée par Driss Jettou, dimanche soir, lors du discours de présentation des résultats des élections législatives n’a pas échappé aux observateurs. Que la Mouvance populaire soit rangée en tant que telle, c’est-à-dire une formation politique à part entière, par le ministère de l’Intérieur est une information de taille qui n’a certainement pas échappé aux intéressés.
La division, souvent pour des raisons individuelles, de cette mouvance en cinq parties: MP de Mohand Laenser, MNP de Mahjoubi Aherdane, MDS de Mahmoud Archane, UD de Bouazza Ikken, Al Ahd de Najib Ouazzani, apparaît de plus en plus contre-productive et factice. Après avoir été jusqu’au bout de l’atomisation, cette mouvance semble aujourd’hui la plus prête pour une recomposition autour d’un vrai pôle, Union de la Mouvance Populaire (UMP), qui peut avoir un rôle important à jouer dans les semaines qui viennent.
Il faut dire que cette mouvance réunit, aujourd’hui, 67 députés. Un poids non négligeable qui la mettrait au coeur de toute négociation susceptible d’aboutir à une nouvelle coalition gouvernementale. Si l’on considère la gauche socialiste unie (USFP, FFD, PPS, GSU, PSD), elle peut totaliser près de 82 députés. Et si le RNI, avec 41 députés, est toujours de la partie, ce qui est fort probable, cette coalition peut dégager une majorité de 190 députés sur les 325 que compte la Chambre. Mais pour la Mouvance populaire, si seuls le MP et le MNP sont retenus, pour une raison liée à la personnalité de Mahmoud Archane ou de Bouazza Ikken, cette majorité compterait quand même 168 députés. Nous serons dans ce cas précis, véritablement, face à une coalition de centre gauche typique et présentable.
Mais aller plus loin dans cette configuration serait faire peu de cas des ambitions de l’Istiqlal et de son Secrétaire général Abbas El Fassi. Dans une guerre arithmétique assez iconoclaste, qui fait une place de choix au nomadisme politique, l’Istiqlal considère qu’il est le premier parti politique du Maroc. Si l’Istiqlal souhaite institutionnaliser le retour au bercail de quelques brebis égarées qui ont été se faire élire sous d’autres couleurs, cela peut se concevoir. Mais on serait alors en dehors de l’esprit de ce scrutin et de la vérité des urnes qui, de l’avis général, ont été cette fois-ci transparents, honnêtes et crédibles.
Reste l’option que les Istiqlaliens n’excluent pas s’ils ne sont pas dans une logique majoritaire qui leur donnerait, plus de fait que de droit, la Primature. Celle du choix utile de l’opposition en compagnie du PJD avec lequel ils partagent, comme l’a annoncé Abbas El Fassi, un certain nombre de valeurs. Ainsi ils seront, conformément à ce qu’ils ont dénoncé depuis 1997 avec vigueur et obstination, loin d’une coalition consensuelle «stérile et harassante» qui fait fi des attentes populaires et dans laquelle les Istiqlaliens perdraient leur âme. Cela constituera, certainement, un plus pour l’Istiqlal et une clarté politique bienvenue pour le pays.

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