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Conjoncture : 2016 sous le signe de la perte d’emplois…

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Le secteur de l’agriculture a enregistré la plus importante régression avec une suppression de 119.000 postes.

La conjoncture n’a pas entraîné depuis 2011 une perte d’emplois aussi importante que celle de l’année dernière. Le dernier rapport de Bank Al-Maghrib présenté devant SM le Roi en atteste. La perte nette s’est soldée, en effet, à 37.000 postes. «Une proportion non négligeable de la population au chômage s’est retirée du marché, contribuant ainsi à une accentuation de la baisse du taux d’activité et au recul du taux de chômage de 0,3 point de pourcentage à 9,4%. Ce dernier continue toutefois d’augmenter parmi les jeunes, notamment les citadins dont plus de quatre sur dix ne trouvent pas d’emploi», détaillent les analystes du rapport.

Le secteur de l’agriculture a enregistré la plus importante régression avec une suppression de 119.000 postes. Celui des services a évolué faiblement avec à peine 38.000 postes créés. Ils ont été dénombrés à 90.000 entre 2.000 et 2013. 8.000 postes à peine ont été créés dans l’industrie, à l’heure du lancement de la politique industrielle enclenchée depuis deux ans. C’est le BTP par contre qui a compensé la dégradation du marché de l’emploi avec 36.000 postes créés, soit le double de l’an dernier. Réalisation honorable à ce niveau.

Concernant la population active, elle reste très peu qualifiée avec une proportion de 58,6% en termes des non diplômés. Ce taux étant de 57,3% chez les hommes et 66,8% chez les femmes. «La baisse du taux d’activité a concerné toutes les tranches d’âge avec, en particulier, un repli de 0,8 point de pourcentage pour les personnes de 25 à 34 ans à 60,3% et de 2 points de pourcentage pour les jeunes de 15 à 24 ans à 28,5%.

Pour ces derniers, plus du quart, soit près de 1,7 million, n’est ni en emploi, ni en éducation, ni en formation. Cette proportion a atteint 44% chez les jeunes femmes et 11,7% parmi leurs homologues masculins», poursuivent les analystes du document.
Bref, après deux années déjà marquées par une faible création d’emplois, l’économie nationale a perdu en 2016 une perte de 37.000 postes. La population active a baissé de 0,3%, à 10,64 millions de personnes et le taux d’emploi a reculé passant de 42 à 42,8% en 2015. Le recul a été plus marqué dans le périmètre rural qu’urbain.
Côté qualification de la population active, l’étude a démontré qu’elle est structurellement faible et s’améliore lentement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. «Seuls 12,4% des actifs occupés détiennent un diplôme de niveau supérieur, 27,3% ont un diplôme de niveau moyen et plus de 60% n’ont aucun diplôme. Cette dernière proportion a atteint 71,9%, parmi les femmes contre 59,7% pour les hommes. Par secteur d’activité, elle varie de 41,5% dans les services à 82,5% dans l’agriculture», rapportent les analystes. Autre tache noire du marché, les conditions précaires… Plus de 78% des actifs occupés ne bénéficient pas de la couverture médicale.

Selon le rapport, «40,6% de cette population globalement, 50% pour les hommes et 14,2% pour les femmes assurent un volume horaire de travail excessif. Plus de 20% des actifs ne sont pas rémunérés, 41,3% sont des auto-employés et 46,7% sont salariés. Parmi ces derniers, près de deux tiers ne disposent pas de contrat, une proportion qui s’élève à 89,7% dans le secteur du BTP». La population active en chômage a tout de même reculé, en 2016, avec un taux de 3,7%, soit 1,1 million de personnes. Cette tendance traduit une baisse de 4,9% du nombre de chômeurs en milieu urbain, notamment parmi les hommes. Dans le rural, ce paramètre a augmenté de 0,9%. Les analystes ont relevé que «la population au chômage reste majoritairement jeune avec une proportion de 64,8% des personnes âgées de 15 à 29 ans, et dominée par les chômeurs de longue durée et les primo demandeurs qui en représentent respectivement 67,2 et 54,7%. Elle est également largement plus qualifiée que la population employée avec une part de 33,5% détenant un diplôme de niveau supérieur».
L’année 2017 devra être un point de rupture compte tenu de la reprise de l’économie nationale. Les nombreux projets pour ne citer que la nouvelle ville située près de Tanger devront doper l’emploi. Les postes à pourvoir dans le top management demeurent toutefois rares dans une conjoncture où les managers sont très hésitants face à des prétentions salariales élevées. A suivre…

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