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Emploi des mineurs : Insaf accentue sa mobilisation

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L’association a pu arracher près de 400 filles au travail domestique

Entrée en vigueur le 1er octobre 2018, la loi 19-12 fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleuses et travailleurs domestiques précise dans son article 23 qu’une personne qui emploie un enfant de moins de 16 ans est passible de 25 à 30.000 dirhams d’amende. En cas de récidive, ces amendes sont doublées et l’employeur est passible d’un à trois mois d’emprisonnement.

Pour sensibiliser autour de cette question, l’association Insaf (Institut national de solidarité avec les femmes en détresse) a organisé le 10 octobre à Casablanca une conférence à l’adresse des médias et de la société. «D’après nos études, si nous prenons un village de 100 familles, 96 d’entre elles vont envoyer leurs enfants à l’école, et 4 vont envoyer leur petite fille au travail en ville», souligne Meriem Othmani, présidente de l’association Insaf. Pour elle il est nécessaire d’expliquer aux employeurs des enfants les peines qu’ils encourent allant de 50.000 à 60.000 dirhams d’amende en cas de récidive. «Nous voulons que les employeurs aient peur des conséquences de l’emploi d’une petite bonne» ,ajoute-t-elle. Lors de cette conférence la présidente d’Insaf a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation à cette loi.

Elle a appelé à démultiplier ce message pour que cet article soit connu du grand public au vu de la gravité des peines afin de dissuader les employeurs d’enfants et de permettre de libérer des milliers de petites bonnes. Ainsi, un hashtag sera lancé également sur les réseaux sociaux pour faire boule de neige, aux dires de la présidente.  Cette mobilisation sera renforcée par l’entrée en action de nombreuses associations et institutions tant privées que publiques. Lors de ce débat, Omar Saadoun, responsable de la lutte contre le travail des enfants au sein d’Insaf, a présenté deux bachelières qui ont été arrachées au travail domestique pour reprendre leur cursus scolaire. Au total, l’association a pu sauver plus de 10.000 bébés de l’abandon et à arracher près de 400 filles au travail domestique et réinsérées dans leurs familles et à l’école.

En termes de chiffres, sur les 7.049.000 enfants âgés de 7 à 17 ans au Maroc, 247.000 exerceraient un travail, selon le dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP).  Néanmoins, il est impossible de connaître le nombre exact de petites bonnes au Maroc, à en croire Insaf. Selon l’association, elles seraient des dizaines de milliers, âgées de 8 à 16 ans, à être exploitées comme domestiques.

Pour répondre aux différentes questions autour des nouvelles dispositions de la loi, l’association a convié Salima Admi, directrice du travail au ministère de l’emploi, Malika Kna, directrice provinciale de Casa-Anfa du ministère de l’éducation nationale, Abdelilah Hmidouche, chef de service de la protection des enfants en situation difficile auprès du ministère de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, maître Mohamed Olkouir, avocat et spécialiste du contentieux social, et Ghizlane Chraibi, psychothérapeute et fondatrice de l’Institut marocain de psychothérapie relationnelle (IMPR).

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