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Ahmed Nejmeddine: «Un milliard de centimes chaque année pour la recherche scientifique»

© D.R

Entretien avec Pr Ahmed Nejmeddine, président de l’Université Hassan 1er de Settat

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Sur les 101 filières qui seront ouvertes nous aurons plus de 73% de formations professionnalisantes couvrant une panoplie de champs disciplinaires.

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ALM : Comment se déroule la rentrée universitaire ?  Et Quelles sont les nouveautés pour cette rentrée ?

Pr Ahmed Nejmeddine : C’est une rentrée exceptionnelle à plusieurs niveaux. D’abord par le nombre important des inscriptions qui dépassent les 35.109 étudiants. Une évolution des effectifs que nous observons d’une part  avec un œil de satisfaction car elle témoigne de l’attractivité de notre offre de formation, mais d’un autre côté c’est aussi une massification qui met l’institution devant le défi d’assurer un encadrement pédagogique et administratif et un environnement estudiantin adéquats. Et c’est dans ce sens que nous nous engageons dans l’amélioration de la capacité d’accueil de nos établissements à travers de nombreux projets d’extension. Je cite la construction et l’équipement de 6 amphithéâtres et 6 salles de cours de 2.220 places au niveau de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales ainsi que des blocs pédagogiques au niveau de la Faculté des sciences et techniques et de l’Ecole supérieure de technologie et de l’Institut supérieur des sciences de la santé. A ceci s’ajoutent les travaux d’aménagement et de réhabilitation qui ont concerné tous les établissements de l’institution. Donc ce sont environ 35.109 étudiants qui attendent le meilleur de leur université et c’est ainsi  que l’année 2017-2018 connaîtra encore une fois un ancrage de la vocation professionnelle de notre institution à travers une offre de formation encore plus diversifiée. Sur les 101 filières qui seront ouvertes nous aurons plus de 73% de formations professionnalisantes couvrant une panoplie de champs disciplinaires. Une offre de formation diversifiée que nous sommes en train d’appuyer  par une plate-forme d’enseignement à distance menée par notre centre universitaire de ressources pédagogiques et didactiques opérationnel depuis l’année dernière.

Ceci dit, nous ne perdons pas de vue la nécessité d’affirmer notre identité scientifique et pédagogique, à travers une politique attentive aux secteurs porteurs, visant le développement de nouveaux pôles de compétences et des thématiques innovantes en parfaite adéquation avec les priorités socio-professionnelles dont je peux citer l’aéronautique, le Big data, la comptabilité, le commerce, l’audit, la propriété intellectuelle ou encore le notariat. C’est le cas aussi pour l’Institut supérieur des sciences de la santé qui a vu le jour en 2013, et qui connaîtra cette année le renforcement de son offre de formation par l’ouverture, dans une première expérience à l’échelle nationale, d’un master en santé publique. Quant à l’Institut des sciences de sport qui ouvre ses portes pour la deuxième année de son existence, et en plus de ses licences professionnelles en éducation physique et en management du sport, il s’est doté d’un master national de psychologie sociale et management du sport accrédité au titre de la session 2017. Nous nous inscrivons dans l’innovation de l’approche pédagogique par le lancement de 3 licences professionnelles en alternance dont l’élaboration et l’exécution sont le fruit d’une large concertation avec des acteurs socioprofessionnels comme le Groupe Label Vie, l’OMPIC ou encore l’Ordre national des notaires.

Effectuez-vous un travail de veille comme la réalisation de sondages ou d’enquêtes pour être au courant de l’évolution des besoins des entreprises en termes de profils et de compétences ?

Notre institution mène depuis 2011, dans une expérience unique à l’échelle nationale, une enquête sur le cheminement professionnel de ses lauréats, et ce en partenariat avec l’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Chaque enquête dure environ une année, elle trace comme principaux objectifs l’évaluation de l’insertion des lauréats, la compréhension de leurs trajectoires professionnelles et surtout l’identification des déterminants de leur intégration dans le marché de l’emploi. L’étude, réalisée annuellement sur une population totale dépassant les 1.500 lauréats, vise aussi  la mise en place d’une base d’information riche pour la prise de décision en vue d’une meilleure adéquation formation-emploi ainsi que pour l’initiation de recherches plus approfondies dans le domaine.

Quelle place occupe le partenariat dans votre stratégie de développement  et quelles relations entretenez-vous avec le monde de l’entreprise et le monde de l’économie dans la région? Et avec les universités étrangères ?

Plus de 110 accords et conventions nous lient avec des partenaires à travers le monde. La participation active de notre institution aux différents programmes de coopération internationale a permis aussi la réalisation de plusieurs projets bilatéraux ou multilatéraux, dans le domaine de la recherche, de la pédagogie et de la gouvernance universitaire. Elle a contribué à une amélioration nette des recettes propres de l’Université qui avoisinent les 138 millions DH. A titre indicatif, et dans le cadre de son programme Erasmus+, l’Union européenne vient d’accepter le financement d’un projet porté par notre institution, et portant sur l’Institutionnalisation des structures d’Innovation et de transfert du savoir (Insites). Une nouvelle pierre qui s’ajoute à l’édifice des projets de coopération internationale qui ont fait de notre institution une université leader à l’échelle nationale et dont je cite les projets Mission, Recet visant la modernisation de la gouvernance universitaire à travers respectivement la mise en place d’un système d’information intégré et d’un dispositif d’assurance qualité, à ceci s’ajoute le projet  de mobilité interafrique «Capitum».

Quelle place occupe la recherche scientifique dans votre stratégie de développement ?

L’intérêt que nous accordons à cette mission universitaire nous a incités à lui accorder 10% des recettes propres, ce qui dépasse annuellement 1 milliard de centimes. Notre institution a également mis les fondements  d’une politique de valorisation scientifique à travers un certain nombre d’instances et d’actions intervenant à différents niveaux dont je cite l’incubateur de projets de création d’entreprises Marobtikar.  5 start-up  ont été créées issues de l’incubation de 15 projets sélectionnés touchant aux domaines de l’agriculture, de l’environnement, des énergies nouvelles et des technologies d’information et de communication. Et c’est toujours dans l’objectif d’incitation  à l’innovation et à la production de la valeur ajoutée que nous travaillons, en partenariat avec l’Université Indiana States des Etats-Unis sur un projet de formation en management de la technologie et de l’innovation. C’est également pour la même raison que nous avons lancé notre projet  structurant de cité de recherche et de l’innovation, d’un montant total de 38 MDH pour sa construction et dont la contribution des recettes propres de l’université s’élève à 52,21%. Ces efforts déployés, en termes de recherche scientifique et d’innovation nous ont permis de nous positionner parmi les meilleures institutions nationales avec 39 brevets dont

7 internationaux.

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