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Des masters à gogo ! Qu’en est-il du choix gagnant ?

© D.R

Face à la multitude des masters pro-posés dans le secteur public, une stra-tégie d’orientation serait la bienvenue pour que les candidats fassent un choix gagnant ! Le brouillard est encore épais à ce niveau, ce qui n’arrange guère la fameuse équation formation-emploi. Explications. Selon le site almaster.ma, dédié aux formations, type master public, le Maroc compterait 700 formations en master spécialisé et 800 en masters dédiés à la recherche. Aujourd’hui, tous les domaines sont couverts allant des sciences à l’art, en passant par les technologies, les sciences humaines et sociales ou encore par les lettres et les langues. Face à cette multitude de formations, il est clair que le lauréat ne maîtrisant pas forcément la réalité du marché de l’emploi opte pour l’une d’entre elles, selon ses propres critères (affinité au contenu pédagogique, gratuité de l’enseignement, proximité…). Nombreux sont ceux aussi qui ont atterri dans un master faute d’avoir trouvé un emploi. Face au ralentis-sement du rythme de recrutement, notamment dans la catégorie Bac+5 justement, la logique des jeunes est, en effet, de rallonger le nombre d’études supérieures pour ne pas se trouver hors-jeu.

L’option de l’auto-entrepre-neuriat ayant prouvé aussi ses limites, compte tenu de l’environnement contraignant où les plus forts arri-vent tant bien que mal à résister aux retards de paiement, contrairement aux jeunes encore fragiles. Le statut de salarié demeure ainsi l’option la plus sûre encore. Face à ce dilemme, les jeunes accu-mulent les formations type Bac +5 pour diversifier leur profil et aug-menter leurs chances d’être recrutés sur le marché. Répondant en vrac aux annonces des entreprises, les lauréats se perdent souvent à étudier au lieu d’être stratèges et de suivre le pouls du marché de l’emploi. Malgré les efforts de sensibilisation en matière d’orienta-tion, les campagnes de communication des établissements privés, la masse est souvent perdue faute de moyens. Et si le site almaster.ma est là pour donner les infos en vrac il est clair que le choix d’orientation demeure tribu-taire des jeunes et de leur environne-ment proche. Pour rappel, l’université offre deux type de master, le spécialisé et celui destiné à la recherche. Le premier a pour vocation de préparer les étudiants à être opérationnels en entreprise tandis que le master de recherche est destiné à la recherche via un doctorat (Bac+8). Cela dit et à en croire le site almaster.ma, «la dis-tinction entre les deux types n’est pas marquée». Bref, la formation aussi large soit-elle dans le public devra être accompa-gnée par la sensibilisation des jeunes lauréats.

Satisfaire la fameuse équa-tion formation-emploi en rappelle les enjeux. Car dans la foulée les uni-versités ont noué des liens de par-tenariat avec des universités étran-gères au même titre que les grandes écoles privées. Résultat des courses, plusieurs masters à l’université sont devenus payants. L’accessibilité n’étant pas systéma-tique aux masters de façon générale, il est évident que les candidats sont perdus dans ce méli-mélo ! Payer pour payer, les parents pré-fèrent plutôt l’option offerte par le privé. L’argumentaire de la grande école étant différent, les lauréats qui ont les moyens s’orientent naturel-lement vers les écoles privées. Car à l’université, les conditions d’accès à l’université ne sont pas systéma-tiques. «Il faut que le lauréat ait une mention sinon il ne pourra pas pré-tendre à une telle formation », confie un parent dont le fils a effectué un premier master à l’université pour finir dans une grande école de com-merce, faute d’avoir trouvé du travail avec sa diplomation étatique.

L’enseignement privé demeurant plus à l’écoute du marché du travail, les chances de décrocher une opportunité de travail sont plus nombreuses en effet. En clair, les formations pointues et tenant compte de la réalité de l’adé-quation formation-emploi demeurent coûteuses qu’elles soient dispensées dans le public ou dans le privé. La fameuse équation formation- emploi n’est pas simple à résoudre et le fait d’effectuer un master pour augmenter le nombre d’années de formation -et éviter d’être dénombré parmi les diplômés chômeurs- n’est pas une solution. Il s’agit de choisir le meilleur master pour être outillé et séduire le recruteur. L’exclusion des candidats brillants faute de moyens pénalise notre société. Au contraire offrir des masters de qualité à des prix bonifiés à l’université permettra de donner la chance à ces jeunes de briller et de faire leur entrée sur le marché de l’emploi avec tous les ingrédients. L’ascenseur social sera aussi rétabli. Car tout est lié.

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