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Les présidents d’universités marocains et français ont du pain sur la planche d’ici fin 2019

© D.R

Ils se rassemblent avant de signer des conventions

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La réunion a porté sur l’identification de 4 champs de collaboration englobant les relais académique, pédagogique, de recherche, valorisation, formation, gouvernance et numérique.

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En prélude à la signature, vendredi dernier à Rabat, d’une vingtaine de conventions interuniversitaires entre le Royaume et l’Hexagone dont un accord-cadre liant l’association «Conférences des présidents d’université» (CPU) marocaine à celle française, la réunion ayant rassemblé ces deux structures a été marquée par une mise au point à propos des progrès à faire au-delà des réalisations faites. «Les CPU se féminisent», avance Azzeddine El Midaoui, président de la CPU-Maroc en allusion à ces performances.

Des femmes, de la recherche et de l’innovation

«Le travail sur la féminisation » est fort réclamé par Christine Gangloff-Ziegler, vice-présidente de la CPU-France, qui se félicite de l’accord-cadre qu’elle qualifie de «résultat d’un pragmatisme». «Je souhaite que nous allions assez loin dans ce partenariat», enchaîne-t-elle. L’oratrice, qui rappelle que les étudiants marocains sont le premier contingent international en France, ne manque pas de mettre l’accent sur les thématiques communes. «La recherche, l’innovation et les sujets sociétaux dont l’environnement, entre autres, sont plusieurs thématiques communes sur lesquelles nos chercheurs doivent se pencher», détaille-t-elle. Dans ce sens, l’intervenante met également l’accent sur l’implication de recherches non seulement en doctorat mais aussi en master.

Collaboration pour la langue, les frais d’inscription et l’éducation

De son côté, M. El Midaoui, également président de l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra, qui précise que la CPU-Maroc rassemble 14 universités dont celles privées, formule plusieurs propositions. «Nous voulons que l’insuffisance linguistique soit rectifiée», avance-t-il en allusion à l’expérience française en la matière. L’orateur aborde, de plus, l’entrepreneuriat. «Nous voudrions sortir du classique pour aller vers des accélérateurs», poursuit-il dans ce sens. L’intervenant, qui met également l’accent sur la double diplomation, suggère, de surcroît, «de trouver des pistes à propos des frais d’inscription». Il pense même aux enseignants. «Le Maroc doit préparer 200.000 éducateurs d’ici 2030, alors que les écoles spécialisées n’ont qu’une capacité de 4.000 par an. D’autant plus qu’il y a des départs à la retraite», lance-t-il en soufflant l’idée de la volonté de tirer profit de l’expérience française à ce propos. Le président s’exprime, à son tour, sur le doctorat. «La qualification des doctorants est un mal de tête pour les présidents d’universités. Nous voudrions bien l’instaurer», indique-t-il. Et c’était à Mme Gangloff-Ziegler de lui répondre contre toute attente : «Nous avons un train de réformes dont la suppression de cette qualification. Nous travaillons plutôt sur la revalorisation de l’image du doctorat». Cela étant, le débat a porté sur de nombreuses idées.

Mobilité des étudiants français au Maroc

L’échange entre les participants a, entre autres, porté sur la consolidation de la mobilité des étudiants français au Maroc. Lors du débat, les intervenants ont également évoqué l’élargissement de la recherche à d’autres domaines dont l’intelligence artificielle et les sciences humaines. L’intégration des universités marocaines avec d’autres mondiales a été aussi suscitée pour dépasser le cadre de la France où une réforme est, selon Mme Gangloff-Ziegler, en train d’être menée en formation des enseignants. Mieux encore, l’évaluation des présidents d’universités a été soulevée afin de mettre fin à tout clientélisme. Dans le débat, il était également question de développement de nouveaux cursus. Dans l’ensemble, la réunion a porté sur l’identification de 4 champs de collaboration englobant les relais académique, pédagogique, de recherche, valorisation, formation, gouvernance et numérique. Le statut des CPU et les moyens étaient de plus au menu de cet événement.

Les démarches à venir, 20 conventions et une plate-forme

«D’ici fin 2019, les deux CPU travailleront et échangeront pour élaborer des projets. En fin d’année, un plan d’action sera élaboré avec des  propositions», précise M. El Midaoui.

L’Afrique n’étant pas en reste. Le continent ayant été cité comme piste à explorer. «Une réflexion commune porte sur l’Afrique pour que l’éducation soit abordée dans cette vision», indique, de son côté, Mme Gangloff-Ziegler en clôture de cette rencontre couronnée par la signature des 20 accords interuniversitaires entre les eux pays. Pour Said Amzazi, ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, «ces conventions traduisent la ferveur du partenariat entre les deux pays». «L’enseignement supérieur donnera une nouvelle vie à cette coopération», enchaîne-t-il. A propos des 4 thématiques, elles sont, à sons sens, «stratégiques». «Il reste à nous de mettre en place un mécanisme de moyens. Cela va être le démarrage d’une nouvelle dynamique qui va permettre à nos étudiants également d’aller en France», ajoute-t-il. De son côté, la ministre française de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, estime que ces accords portent sur «la qualité de la coopération académique pour la création de connaissances». L’objectif étant, selon ses dires, d’améliorer l’insertion socio-professionnelle des étudiants.

Pour rappel, cette cérémonie est ponctuée par le lancement de la plate-forme Maroc Université Numérique. 1ère au Maroc et en Afrique, celle-ci se veut de développer des cours en ligne ouverts et massifs et des cours en ligne privés à petits groupes. Bien qu’ils aient un caractère commun, ceux-ci sont adaptés aux spécificités de l’enseignement supérieur au Maroc. C’est tout l’intérêt de cette plate-forme.

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