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Point de vue: L’entrepreneuriat des jeunes en Afrique

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La mondialisation, dans une certaine mesure, peut être une aubaine pour l’Afrique, mais à condition que le jeune africain n’y soit pas que spectateur, qu’il se prenne en charge et qu’il profite surtout de la numérisation de la planète touchant toutes les nations et tous les secteurs.

Professeur Nabil Cherkaoui, directeur de ISGA Campus Fès

Le monde est de plus en plus globalisé et le libéralisme démesuré, rendu possible par le biais de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des techniques de l’information et de la communication, est devenu la règle sacro-sainte du nouvel ordre économique mondial. On assiste à une sorte de dépassement de l’Etat-Nation au profit des firmes multinationales qui imposent, de plus en plus, leurs règles du jeu à l’échelle planétaire.

L’accentuation de la mondialisation, résultante directe de la financiarisation outrancière de l’économie, a conduit le monde vers la situation économique où les taux de croissance sont, désormais, quasiment nuls. L’alternative reste, entre autres, l’Afrique, avec son potentiel de croissance qui demeure important. En effet, l’Afrique possède le tiers des richesses minières de la planète, sachant que la moitié des ressources naturelles reste encore méconnue, et elle enregistre les plus forts taux de croissance économique dans le monde.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, nombre de pays africains disposent, de plus en plus, de ressources humaines qui sont à la hauteur des ambitions du continent. On voit émerger en Afrique de jeunes ingénieurs, managers, juristes, médecins, etc. formés dans de grandes écoles et universités et ayant les compétences pour porter le défi du développement du continent. Car aucun développement ne peut être envisagé sans des ressources humaines compétentes. Elles sont au cœur de tout enclenchement d’une véritable dynamique de croissance et de développement du continent. 

La mondialisation, dans une certaine mesure, peut être une aubaine pour l’Afrique, mais à condition que le jeune africain n’y soit pas que spectateur, qu’il se prenne en charge et qu’il profite surtout de la numérisation de la planète touchant toutes les nations et tous les secteurs, réduisant par la même occasion le fossé existant, jusque-là, entre les pays du Nord et les pays du Sud en termes d’accès à l’information, au savoir, à la technologie, etc.

De ce fait, le jeune africain se doit d’être actif, pugnace, capable de développer des idées entrepreneuriales pour les traduire sur le terrain par des projets économiquement viables. Toutefois, le principal obstacle pour le jeune entrepreneur africain est inéluctablement d’ordre financier. Il s’agit de la barrière à l’entrée dans un secteur de l’économie qui est de taille, surtout que dans la majorité des cas les moyens financiers font défaut au jeune futur entrepreneur. Pour contrecarrer cet obstacle, les jeunes africains peuvent miser sur les start-up qui nécessitent essentiellement de la matière grise et peu de moyens financiers. Des entreprises mondialement connues qui se sont lancées, au départ, en tant que start-up à l’instar de Facebook, uber, Avito, etc., sont aujourd’hui des success stories et enseignés dans pratiquement toutes les universités et business schools du monde.

Par ailleurs, de nombreuses start-up pionnières, initiées en Afrique, opérant dans des domaines aussi divers que variés allant des solutions informatiques à l’alimentaire, en passant par les applications mobiles, les innovations technologiques, le e-commerce et les services ont, également, connu un franc succès. On peut citer à titre d’exemple : Kuluya, start-up nigériane qui opère dans les jeux vidéos, ou encore Qelasy, start-up ivoirienne qui propose des tablettes éducatives adaptées aux conditions climatiques de la Côte d’Ivoire, ou encore Tapera, start-up zambienne qui transforme de l’huile en biocarburant, ou encore la vivrière, start-up sénégalaise spécialisée dans le couscous pouvant être cuit en deux minutes. C’est dire  qu’il y a du potentiel et un marché important pouvant être exploré et exploité par les jeunes africains. Ces mêmes jeunes ne doivent aucunement baisser les bras et se cantonner dans une sorte de retrait apathique. Au contraire, ils doivent faire preuve d’ouverture, de créativité et d’ingéniosité, ils doivent accorder une place de choix au savoir, à la connaissance, à la culture et à la formation s’ils veulent prendre leur avenir en main.

C’est dans cette optique que l’ISGA dans son campus à Fès, en partenariat avec la Confédération des élèves, étudiants et stagiaires africains étrangers au Maroc (CESAM-Fès), a organisé une table ronde animée par M. Ibrahim Akdim, vice président de l’Université Allal Ben Abdellah de Fès, Youssef Belamrabat responsable au Centre régional d’investissement (CRI) de Fès, et M. Nabil Cherkaoui directeur de l’ISGA Campus Fès, en faveur de jeunes subsahariens étudiants au Maroc, ne représentant pas moins de treize nationalités différentes, afin de les sensibiliser à la question de l’entrepreneuriat en Afrique.

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