Emploi

Management culturel: La TBS a eu le mérite de créer le débat

© D.R

Une occasion de revenir sur une problématique réelle au Maroc où l’artiste demeure le maillon faible quelle que soit la grandeur de son art. Le panel des intervenants a permis de discuter de la question au niveau avec tous les axes qu’elle revêt. Neila Tazi, fondatrice et administratrice d’A3 Groupe -Rezo Event, fondatrice de l’Association YermaGnaoua, le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari, Reda Labradi, agent manager de plusieurs artistes (EKO, Saad Lamjared, Hamaqa, Hamza Filali, Rachid Rafik) et DG d’O’MyProd et Haytham Miftah, comédien (série L’Couple) ont soulevé les questions qui fâchent la majorité des artistes. Les faibles budgets de sponsoring représentant le principal frein aux personnes vivant de l’art et certainement en quête de reconnaissance.

Un tel contexte rappelle les enjeux du management de projets artistiques et culturels au Maroc. «Quel état des lieux peut-on faire du management d’artistes ? Que gagnent les artistes à avoir des managers ? Quelle formation doit avoir un manager ou promoteur d’artistes ? Quelles sont les missions du manager d’artistes ? Comment s’inscrivent les festivals dans la promotion des jeunes artistes et talents confirmés ?», sont autant de questions soulevées lors de l’événement. Selon Neila Tazi, qui n’est plus à présenter sur la scène artistique, «le manque de managers artistiques se fait sentir au Maroc et l’écosystème autour de l’artiste est fragile.

Il n’y a aucune volonté politique d’ailleurs de développer ce métier». Le constat est on ne peut plus clair. Pour Reda Labradi, «le management artistique est une mission difficile car il s’agit de trouver un équilibre entre un artiste qui se considère comme une espèce venant d’une autre planète et les promoteurs de spectacle. La particularité de ce domaine est que nous ne sommes pas facilement acceptés. Le manager défend plus ses intérêts économiques au lieu de conseiller son artiste». Toujours est-il qu’un agent ou un manager culturel aura les mêmes prérogatives que bien d’autres managers qui défendent le business d’une entreprise et donc une marque sous-jacente ! La perception du métier le rend moins facile à s’imposer dans ce monde où les sensibilités sont contradictoires avec l’aspect pécuniaire. Et c’est ce facteur que devra gérer un manager culturel. Il devra faire preuve d’empathie et de patience pour à la fois concilier reconnaissance de l’art et profitabilité.

Il s’agit d’un métier à part entière. Le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari insistera pour sa part sur le fait que l’artiste est très vulnérable au Maroc. «La culture et l’art peuvent être rentables si le manager est averti». Le conseil devant être le cœur de son métier. «Certains acteurs détruisent leur carrière à cause d’un problème d’égo, d’où le besoin réel d’un statut de manager artistique pour les accompagner et défendre leurs intérêts», fait-il remarquer. Selon Haytham Miftah, «l’artiste n’est pas accepté par la société. Il reste stéréotypé dans l’image et le rôle qu’il a joué à la télévision et en devient prisonnier. Le manque de managers pouvant conseiller l’artiste aggrave la situation», déplore-t-il.

Bref, le débat sur le management culturel a permis de mettre en exergue que la culture ne doit pas être considérée comme un luxe. Il s’agit au contraire d’un vecteur économique bénéfique pour un pays, son image et son économie. Reste à ce que tous les acteurs officiels soient conscients de la chose et réfléchissent à un contrat programme pour sauver toute une profession!

Le profil du manager culturel

Passionné en général par l’art, le manager culturel encadre et veille à la diffusion de moyens d’expression créatifs tels que la peinture, le cinéma, le théâtre, la musique, les arts plastiques, la danse… Il agit aussi dans les expositions de galeries ou musées.

Il n’est pas l’artiste mais travaille pour lui. Et c’est bien pourquoi il doit être doté de références solides dans les différents secteurs qu’il est amené à fréquenter. Ses qualités managériales et organisationnelles constitueront le cœur de ses missions.  En clair, le manager culturel conçoit, planifie et organise un événement sur la base d’un budget.

Le plus souvent, il travaille pour le compte d’une ville, d’une association, d’une fondation culturelle… Parmi ses qualités intrinsèques, il devra avoir le sens du contact car il sera aussi amené à trouver des sponsors et des mécènes pour ses clients artistes. Le manager culturel qui travaille avec une collectivité locale sera en relation avec les organes politiques. Il accompagnera les élus de la ville dans leurs orientations culturelles… En véritable gestionnaire, il devra aussi faire preuve de patience et de rigueur pour ne pas être désarçonné et défendre l’artiste face aux partenaires potentiels. Il devra être capable de gérer facilement son stress. Plusieurs formations initiales existent en matière de management culturel. Elles privilégient les connaissances artistiques (histoire de l’art) et leurs procédés de diffusion (communication). En France, plusieurs programmes pédagogiques dédiés au management des entreprises culturelles existent.

 

Articles similaires

Emploi

Un guide des Masters et MBA pour les cadres et managers

MBA.ma, le leader de l’orientation en formation continue en ligne, vient de...

Emploi

La moitié des dirigeants la voit comme seule solution de survie des entreprises

Les résultats de la 27ème édition de l’enquête annuelle par le cabinet...

Emploi

Textile : Lancement du programme The Fixers

Les ingénieurs du textile de l’ESITH ont jusqu’au 7 avril pour déposer...

Emploi

Le travail hybride suppose une nouvelle manière de manager

L’article de Benoît Campargue et Aurélien Rothstein paru sur le magazine Harvard...