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Point de vue : Qu’est-ce qu’un manager ou un leader agile ?

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Le manager agile est celui qui va quelque part repérer les signaux annonciateurs, qui va, grâce à son empathie, à ses petits capteurs, comprendre des choses que les autres n’ont même pas vues.

Med Nizar El Aamili (*)

Les valeurs de la méthode agile. Alors, qu’est-ce que cela veut dire? La première valeur, c’est de comprendre que les personnes et les interactions entre les personnes sont bien plus importantes que les processus et les outils. Bien sûr, si vous faites confiance à quelqu’un, vous pourrez dépasser des montagnes et vous pourrez, grâce à cette relation unique, arriver à votre fin.

Deuxième valeur essentielle dans l’agilité, c’est la valeur de l’expérimentation. L’important c’est de faire. Faites petit. C’est beaucoup plus important que de lire tous les modes d’emploi ou de voir comment faire. Essayez, expérimentez et vous verrez bien.

Troisième valeur dans l’agilité, c’est la relation client. Ce qui est important, c’est d’expérimenter avec son client. Et c’est bien plus important que tout contrat, toute négociation par écrit. Faites-lui confiance, essayez avec lui, trompez-vous avec votre client.

Et enfin, la quatrième valeur de l’agilité, c’est la négociation. C’est le fait de pouvoir s’adapter au changement. Et c’est bien plus réfléchi d’anticiper et d’exécuter un plan. 

Ces valeurs sont simples, mais elles sont au cœur de l’état d’esprit que toute personne agile doit incarner. Alors, le manager agile, en gros, quelles sont ses compétences ?

Première compétence, c’est faire peu avec les ressources qu’il a, mais faire différemment. Très simplement, vous avez un problème. Au lieu de prendre ce problème dans la globalité, prenez-en un tout petit bout, essayez, testez, changez et vous verrez que votre problème immense, vous commencerez à l’appréhender, à le résoudre.

Deuxième compétence, c’est l’écoute. Très important, le manager agile est celui qui va quelque part repérer les signaux annonciateurs, qui va, grâce à son empathie, à ses petits capteurs, comprendre des choses que les autres n’ont même pas vues.

Troisième compétence, le courage managérial. Alors, ce courage managérial, qu’est-ce que c’est ? C’est avoir le courage de donner un feed-back positif ou négatif. Combien de managers se retranchent derrière le groupe ? Combien de managers veulent faire plaisir à leur propre chef, ou alors utilisent des faits pour développer leurs arguments ? Dites les choses simplement, sans jugement, en essayant d’être toujours constructif.

Enfin, quatrième compétence, c’est l’innovation. Innover, c’est quelque part essayer de penser différemment. Alors là, je vous propose un magnifique ouvrage du professeur Clayton Christensen d’Harvard. Spécialiste en disruption, en innovation disruptive. Qu’est-ce qu’il dit? Il dit que les personnes qui innovent, elles ont les compétences suivantes : déjà, elles pensent différemment, elles agissent différemment, elles observent, elles raisonnent et elles expérimentent.

Voilà les cinq compétences de l’innovateur.

Et le manager agile, il peut devenir leader agile

Qu’est-ce qu’un leader agile? C’est déjà quelqu’un qui va s’inspirer de l’extérieur de l’organisation. C’est l’exemple du PDG de Procter Gamble, qui a décidé un jour, grâce au projet Connect and Develop de prendre tous ses collaborateurs et de leur dire : «Voilà, cela fait un siècle qu’on innove, parce qu’on regarde l’intérieur de l’entreprise. On regarde nos savoir-faire, nos produits, eh bien maintenant, nous allons innover en regardant l’extérieur. Toute personne dans l’entreprise qui a une idée trouvée à l’extérieur, qui peut être une idée que l’on peut développer, on va la développer, on va la tester». Et ainsi, l’entreprise a complètement révolutionné, son approche de l’innovation, et, surtout, a fait venir dans l’intérieur de très bonnes idées de l’extérieur. Et a pu vendre des brevets et se développer avec des pourcentages de chiffre d’affaires et de profits exceptionnels.

Deuxième capacité du leader agile, c’est le leader qui va être capable d’incarner ce qu’il dit. L’exemple. Un très grand PDG reconnu pour être toujours très bien habillé, en costume et en cravate, dit : «Nous allons faire de la transformation numérique». OK, mais, lors de son lancement, il arrive en jean et en t-shirt. Il incarne ce qu’il dit. Ainsi, bien sûr, il commence par se transformer lui-même et il demandera à chacun de transformer ses modes opératoires.

Enfin, qu’est-ce que l’on peut dire dans ce lâcher prise, dans cette façon de faire ? C’est que, quelque part, il faut se remettre en question. On appelle ça désapprendre pour mieux apprendre. Apprendre à sortir du cadre, pour essayer de créer, non pas un nouveau cadre, mais un nouvel univers où on pourra découvrir des possibles. Voilà. Donc, le leader agile est celui qui va avoir le courage de repenser les résultats avec d’autres indicateurs. Celui qui va avoir le courage de laisser ce qu’il sait, ce qu’il maîtrise, pour innover vers des indicateurs qui seront les indicateurs de la performance de demain.

(*) Consultant-Coach/

Auditeur/Formateur

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