Emploi

Responsabilité sociale des entreprises: Un premier guide au Maroc !

© D.R

C’est en tous les cas le but des initiateurs d’un tel projet. La première édition du guide ouvrage : «Les Leaders de la RSE au Maroc» a été l’occasion de mettre sur le tapis un sujet encore nouveau au Maroc. Et pourtant la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) gagne du terrain dans les établissements qui ont conscience de son apport.

Hassan Bouchachia, directeur de publication du guide, a associé les membres de la commission RSE et proximité sociale de la Confédération marocaine pour défendre son ouvrage et surtout démystifier les contours d’une thèse pas très commune mais essentielle au développement de la culture d’entreprise. A travers ce guide-ouvrage annuel, l’initiateur du projet vise à apporter un éclairage spécifique sur la relation droit et devoir de l’entreprise.

Revenir sur la dynamique sociale en 2011 est important pour y parvenir. Selon le directeur de publication du Guide, «cette période a en effet permis une priorisation des projets de développement durable auprès des entreprises qui s’y étaient déjà installées et une prise de conscience plus prononcée pour celles qui ne l’étaient pas encore».

L’ouvrage annuel aurait pour ambition de faire l’état de la gouvernance et de la RSE des firmes au Maroc. «Pour cette première édition, ce guide-ouvrage s’est attaché à ressortir une généalogie de la pensée RSE au Maroc en analysant ses ressorts aussi bien auprès du monde syndical et entrepreneurial qu’auprès de l’Etat, de la société civile ou du monde universitaire», explique M. Bouchachia.

L’objectif premier étant de mieux préciser les termes du contrat de la relation droits-devoirs de l’entreprise, dans son contexte actuel. «Ce guide-ouvrage permettra désormais de photographier annuellement les pratiques de développement responsable des entreprises au Maroc à l’aune des notations et du référentiel universel de la RSE, en l’occurrence les normes ISO, le pacte mondial, le GRI, les principes directeurs de l’OCDE…», souligne l’expert.

Le Maroc, il faut le dire, n’en est qu’au stade du balbutiement dans ce domaine. Historiquement la RSE est née en 1953 et c’est l’auteur américain, Howard Bowen, qui a bien voulu expliquer le pourquoi de cette démarche.

«Quelles responsabilités à l’égard de la société devrait-on être raisonnablement en droit d’exiger de la part des hommes d’affaires? Quelles étapes devrait-on suivre, d’un point de vue pratique, pour donner plus de portée aux dimensions sociales des décisions d’entreprise ?». Telles ont été les principales questions du moment. 17 ans plus tard, c’était le tour d’un autre théoricien d’intervenir pour remettre en cause la légitimité des préoccupations du premier. Il s’appelait Milton Freedman (Université de Chicago). Pour lui, la RSE n’était qu’une hypocrisie.

Plus tard, plusieurs recherches universitaires finirent par démontrer que la démarche avait un effet positif sur la performance sociale et financière de l’entreprise. Et c’est en février 2011 que Michel Porter (Université de Havard) finit par confirmer la valeur ajoutée de la RSE.

«Les entreprises peuvent créer de la valeur économique en créant de la valeur sociétale». Le postulat de l’universitaire d’Harvard n’est plus à démontrer aujourd’hui. Reste que cet ingrédient manque encore dans les entreprises marocaines. Mais celles qui en ont fait une priorité ont compris le lien entre les valeurs sociétales et financières.

Une histoire de mentorat

Dans sa définition primaire, le mentorat ou plus connu sous sa connotation anglosaxone est une aide que l’on prête à une personne désignée. Il est vrai que cette attitude ne date pas d’hier en Amérique du Nord. Elle est inculquée très tôt pour que les futurs lauréats d’universités ou de grandes écoles se rendent à l’évidence que leur réussite dépend également de l’environnement dans lequel ils évoluent.

L’améliorer passera par aider ses partenaires et ses anciens camarades de classe par exemple de telle sorte à rehausser la production globale d’une entreprise. Pris sur l’échelle de la microéconomie, le mentorat (ou mentoring) peut paraître un acte philosophique chargé d’une forte empathie.

Il n’en est rien. Si les Américains sont la première puissance au monde c’est parce qu’ils ont compris que l’expression «aider son prochain», ne figure pas seulement dans le livre religieux mais répond désormais à une donne économique.

La forte concurrence, la crise internationale, les inégalités sociales de plus en plus frappantes, les budgets publics réduits sont autant de donnes qui ont fait que l’acte individuel devient une nécessité et un engagement citoyen pour accompagner le maillon faible pour réussir aussi. Sinon, ce dernier sera exclu de la course et deviendra dans les meilleurs cas une charge pour le gouvernement. Dans les pays sous-développés qui ne possèdent pas de filets sociaux, il sera exclu tout bonnement de la société et on fera de lui une «bombe à retardement». Partant de là, il est évident que l’intérêt de développer le mentorat au Maroc est important.

Car ce n’est qu’ainsi que la création d’entreprise, par ceux qui ont la technicité et le savoir-être mais pas forcément les moyens financiers, sera pérenne. Un mentor a plusieurs rôles. L’engagement moral est l’ingrédient principal. Bref, le sujet est plus que d’actualité et le GES (Global Entrepreneurship Summit) événement organisé par les Etats-Unis pour la première fois au Maroc dans la ville ocre, confirme les enjeux au Maroc de passer par un tel processus pour faciliter la création d’entreprises.

Ce n’est que de cette manière que les nouveaux venus sur le marché du travail pourront assurer leur développement profession-nel et personnel par la même occasion. Les entreprises actuelles ne pouvant plus absorber le nombre de diplômés. La culture devra changer. Car le mentorat suppose l’acte de donner sans attendre de retour. Combien de managers seront prêts, néanmoins, à le faire?
Difficile de répondre à la question.

 

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