Nous sommes au début de l’après-midi du samedi 28 avril. Ce père de famille se tient chez lui, dans la région d’Outate Al Hadj dépendant de la province de Boulemane située au sud de la ville de Fès.
Il se repose quand son téléphone portable sonne. Bien qu’il ne connaisse pas à qui appartient le numéro affiché, il appuie sur la touche verte pour répondre. Dès le premier «Allô», son interlocuteur lui demande de se dépêcher pour rejoindre son fils qui semble être dans un état hystérique afin de l’empêcher de commettre l’irréparable. Son interlocuteur ajoute que son fils a perdu le contrôle de ses nerfs puisqu’il menace celui qui avait porté plainte contre lui, il y a quelques semaines, devant le tribunal à Missour qui l’a condamné à quatre mois de prison.
Redoutant le pire, le père sort de chez lui, monte à bord de sa voiture et démarre à toute allure. Il espère arriver à temps avant qu’un malheur ne survienne. Il arrive sur les lieux, remarquant les badauds qui s’attroupent autour de son fils. Celui-ci brandissait son arme blanche pour dissuader toute personne de s’approcher de lui. Le père avance vers son fils, lui demande de se calmer et de monter dans la voiture pour rentrer à la maison. Mais loin d’obtempérer, le fils menace également son père. Ce dernier n’en prend pas compte croyant qu’il ne mettrait pas ses menaces à exécution. Il s’approche et tente de lui arracher le couteau. Et c’est l’irréparable qui se produit: le fils attaque son père hystériquement et crible son corps de coups de couteau. Le père rend aussitôt l’âme. Reprenant conscience, le fils fond en larmes. Il se tient devant le cadavre de son père, gisant dans une mare de sang, jusqu’à l’arrivée des gendarmes. Lundi 30 avril, les limiers de la gendarmerie royale le mettent entre les mains du procureur général près la Cour d’appel de Fès.
