Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.
Ce jeune homme, âgé de trente-et-un ans, marié et père d’un enfant, qui se tient au box des accusés de la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ne prononce qu’une seule phrase, à savoir «Je ne l’ai pas tué». Bref, il est accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort de son voisin, un jeune homme de vingt-huit ans, célibataire, sans emploi, repris de justice pour vol simple, coups et blessures. Le président de la Cour le sollicite vainement de répondre à ses questions afin de déterminer les circonstances de l’affaire. En vain. Pourtant, selon ses déclarations consignées dans le procès-verbal, il a avoué qu’il était en compagnie de la victime et qu’ils se soûlaient ensemble avant qu’un malentendu ne soit venu brumer leur soirée.
On y apprend également que la victime a traité le mis en cause de cocu. Il lui a confié que son épouse le trompait avec un jeune homme et qu’ils se rencontraient ensemble dans un appartement situé au centre-ville. Hors de lui, il lui a donné un violent coup de poing qui l’a envoyé par terre. Indigné, celui-ci a sorti un couteau et a tenté de donner un coup à son voisin. Aussitôt, le mis en cause a tenté de se sauver en le poussant violemment. La victime a perdu son équilibre et est tombée par terre. Le sang coulait de sa tête. Bref, il a perdu connaissance. Les voisins ont alerté la police qui s’est dépêchée sur les lieux. Le mis en cause qui n’a pas quitté la scène du crime a été arrêté.
Devant la Cour, les témoins qui sont au nombre de deux affirment que le mis en cause et la victime s’enivraient, dans un coin du quartier, depuis le début de l’après-midi. Mais, personne ne savait ce qui s’est produit entre eux pour arriver à ce stade.
Verdict : le mis en cause a été jugé coupable et a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.
