Dès l’ouverture de son procès, cet homme de quarante-deux ans clame son innocence devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Il affirme qu’il a juste giflé et poussé la victime, un jeune homme de vingt-deux ans, alors qu’ils étaient tous les deux dans les escaliers de l’immeuble où ils demeurent.
En fait, ils sont voisins. La fille du mis en cause, une lycéenne, se plaignait à chaque fois qu’elle ne pouvait pas se rendre à son établissement scolaire sans qu’elle soit harcelée par son voisin.
«Saïd, la victime, ne prenait pas en considération notre voisinage. Il ne cessait pas de couper le chemin à ma fille qui ne supportait plus ses avances», a expliqué le mis en cause. Il précise qu’il s’est contenté de le gifler et le pousser violemment. Le président de la Cour lui explique que la tête de celui-ci s’est cognée contre les escaliers et a engendré une hémorragie cérébrale interne à laquelle il a succombé. Amer, le mis en cause essaie encore une fois de se justifier. «Je lui ai demandé juste de laisser tranquille ma fille, mais il m’a insulté au point que j’ai perdu tout contrôle de mes nerfs pour le gifler et le pousser».
Le sang coulait de la tête de la victime qui a été évacuée vers le service des urgences de l’hôpital Mohammed V, à Casablanca où elle a rendu l’âme. Le mis en cause s’est présenté de son plein gré à la police. Un comportement que son avocat a essayé de mettre en avant pour prouver que son client n’était pas un criminel, mais qu’il s’agit d’une erreur qui a engendré un meurtre. A ce propos, il a demandé de faire bénéficier son client des circonstances atténuantes. La Cour a adhéré à la demande de l’avocat de la défense et il n’a été condamné qu’à 10 ans de prison.
