Ahmed n’arrêtait pas de provoquer Yassine et l’humilier en le traitant de minable qui n’a pas la force ni les moyens de fumer du haschich.
Au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, Yassine, vingt-huit ans, essaye de se disculper d’homicide volontaire contre un jeune de son quartier. Il affirme avoir tenté de le corriger et non le liquider. Yassine explique à la Cour avoir croisé Ahmed, trente-et-un ans, un repris de justice qui a purgé deux peines d’emprisonnement pour trafic de drogue. Ce dernier refuse de lui remettre un morceau de haschich.
Yassine n’explique pas pourquoi. «Je n’ai aucune idée sur la raison pour laquelle il refusait de me vendre du haschich», précise Yassine qui a déjà purgé une peine de deux ans pour vol qualifié et violence à l’arme blanche. Ahmed a tenté de l’éviter, mais en vain. Yassine a insisté pour avoir au moins un joint. «Mais, à un moment donné, il m’a menacé avec un couteau», déclare Yassine qui ajoute qu’il a essayé d’éviter la bagarre. Mais, Ahmed n’arrêtait pas de le provoquer et l’humilier en le traitant de minable qui n’a pas la force ni les moyens de fumer du haschich.
Rentrant chez lui, Yassine sort de nouveau et repart à sa recherche, armé d’un couteau. Une fois face à face, Yassine n’hésite pas à lui donner un coup au niveau de la poitrine. Ahmed tombe par terre, perdant du sang. Yassine prend ses jambes à son cou. Il ne sera arrêté que deux jours plus tard, chez sa tante maternelle, à Salé. Et pourtant Yassine continue de clamer son innocence : «Je n’avais pas l’intention de le tuer, mais juste lui faire du mal». Mais, la Cour l’a jugé coupable pour homicide volontaire et l’a condamné à 12 ans de réclusion criminelle.