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Condamné à dix ans de réclusion pour avoir tué son ami

© D.R

Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel à Casablanca. La salle d’audience est archi comble. Au box des accusés, se tient Abdelilah, un jeune homme de grande taille, bien musclé et brun. Il fixe le président de la Cour qui semble être absorbé par la lecture du dossier de l’affaire. Deux policiers sont plantés derrière Abdelilah qui continue à regarder le même magistrat. Né en 1984, il est issu d’une famille indigente du quartier Sidi Othman, à Casablanca. Ses parents l’ont inscrit à l’école. Mais il n’a pas pu dépasser la phase primaire. C’était à la deuxième année de l’enseignement fondamental qu’il a quitté l’école pour passer son temps dans la rue. Ses parents ont essayé de le convaincre d’apprendre un métier lui permettant de gagner sa vie. Abdellah semble être un jeune qui aime la liberté. Non pas n’importe quelle liberté. Mais celle qui lui permet d’être toujours dans la rue, qui lui facilite la mauvaise fréquentation, qui le jette dans le gouffre de l’absurdité et la vanité et qui le met entre les dents de la délinquance. Ses parents ont déployé tous leurs efforts pour qu’il se mette sur le bon chemin. Mais en vain. Il semble avoir choisi son chemin dans le monde de la délinquance.
En commençant par les cigarettes, il a fini par les comprimés psychotropes, en passant par le haschich, «maâjoune», la colle à dissolution… Bref, il consommait tout ce qui lui permettait de perdre connaissance, d’oublier la terre et de se sentir voler vers le ciel. Au fil des jours, il est devenu l’un des membres d’une bande de malfaiteurs. Il agressait, maltraitait, violentait, attaquait et arnaquait sans pitié. Il ne pensait qu’à l’argent pour profiter de la vie. Mais il a été arrêté par la police. C’était sa première incarcération qui lui a coûté deux ans de prison ferme. Quand il a été relâché, il n’a pas renoncé à ses actes criminels. Au contraire, il est devenu plus agressif qu’auparavant. Et il a été arrêté pour une deuxième fois. Il a été accusé de tentative de viol d’une mineure qui est arrivée à lui échapper. Un acte qui lui a coûté encore deux ans de prison ferme. Seulement, cette troisième fois, il est accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Comment il est arrivé là ? Abdelilah était en compagnie de deux amis. Tous les trois se droguaient et se soûlaient quand l’un d’eux s’est adressé à Abdelilah pour lui reprocher d’avoir tenté d’entretenir une relation amoureuse avec sa copine. Abdelilah lui a expliqué : «C’est elle qui s’approche de moi… Je lui ai expliqué que je ne peux pas tromper mon ami… Mais elle a refusé de me laisser tranquille. À chaque fois, elle tente de me croiser au quartier et me séduire». Son ami ne l’a pas cru. Il lui a répondu que sa copine n’avait pas d’intérêt à monter une histoire pareille. Il lui a affirmé que sa copine l’aimait et n’avait pas de raison pour chercher un autre homme. Abdelilah lui a expliqué qu’il n’a jamais harcelé sa copine, qu’il ne lui a jamais adressé la parole en son absence, qu’il ne l’a jamais touchée et qu’il n’a jamais pensé entretenir une relation avec elle. Mais son ami ne voulait pas le croire. Il a saisi un couteau et il a tenté de le poignarder. Seulement, Abdelilah était plus fort et plus rapide que lui, il est arrivé à lui arracher le couteau et lui donner trois coups mortels. Un acte criminel qui lui a coûté cette fois-ci dix ans de réclusion criminelle.

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