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Des informaticiens doublés d’escrocs

«Plusieurs établissements bancaires ont fait l’objet d’escroquerie !». L’information surprend les éléments de la police judiciaire de Tanger absorbés par l’examen de quelques autres affaires. Selon cette information, plusieurs millions de dirhams se seraient évaporés des banques tangéroises au profit d’une bande d’escrocs. Qui sont-ils, ces arnaqueurs ? Par quel moyen parviennent-ils à berner les banquiers ? Ces deux questions hantent l’esprit des policiers tangérois.
Quel genre de piège faut-il donc tendre à  ces arnaqueurs pour leur mettre la main au collet? La réponse s’impose finalement toute simple: la meilleure solution est de convaincre les banquiers de collaborer. C’est ainsi que finalement, au premier soupçon d’un agent de guichet…
«Allô, les deux escrocs sont là…», alerte un employé d’une agence bancaire de Tanger.
En quelques minutes, juste le temps du trajet entre le commissariat de police et l’agence bancaire, les policiers se rendent sur les lieux. À leur arrivée à l’intérieur de l’agence,  les policiers se font désigner par un employé deux jeunes hommes qui attendaient leur rôle devant le guichet. Calmement, discrètement, les policiers en civil interpellent les deux jeunes gens et les prient de les accompagner. Où ça ? «Au commissariat de police bien sûr»
Les deux complices se prénomment Hicham et Mohamed, ils sont âgés respectivement de 31 et 29 ans. Tous deux sont techniciens en informatique.
Pressés de questions, ils finissent par dénoncer un certain Fouad. Ce jeune homme est également technicien en informatique, il est âgé de vingt-huit ans. Il sera arrêté le même jour par les éléments de la même brigade de la police judiciaire de Tanger. Tous les trois se mettent à table : ils avouent être des faussaires et des escrocs. Comment procédaient-ils ? C’est Fouad qui se chargeait de la falsification des cartes d’identités nationales grâce à une installation de traitement infographique. Fouad s’occupait des photos et Hicham falsifiait les identités en usurpant des noms de familles connus et en leur attribuant des fonctions tels que directeur commercial, directeur marketing, directeur de société…
Munis de ces fausses cartes d’identités nationales, Mohamed et Hicham se présentaient aux différentes agences bancaires et ouvraient des comptes bancaires par des sommes ne dépassant pas huit mille dirhams.
C’est lorsqu’ils reçoivent la carte guichet que Mohamed et Hicham passent à l’action. Ils choisissent pour agir le week-end, entre le vendredi soir et les premières heures du lundi matin. Munis de leur carte guichet, ils débitaient durant ce temps leurs comptes bancaires.
Et le lundi matin, juste après l’ouverture des portes des agences bancaires ciblées, le duo se présentait aux guichets pour le retrait de la somme déposée à l’ouverture du compte bancaire.
Les guichetiers ne se rendaient pas compte des opérations effectuées à travers le guichet bancaire. Car ces opérations de retrait par cartes ne sont pas encore transmises aux agences par le serveur central.
Les trois escrocs ont avoué aux enquêteurs avoir perpétré plusieurs opérations à Rabat avant de regagner Tanger et s’installer dans un appartement de haut standing.
La descente policière qui y a été effectuée a permis aux enquêteurs de mettre la main sur un lot de matériel informatique qui leur a permis de falsifier plus d’une centaine de cartes d’identités. Ils ont mis également la main sur une soixantaine de fausses CIN, une quarantaine de cartes bancaires et des chéquiers. En revanche, il n’y avait plus le moindre dirham de solde créditeur sur les comptes ouverts…

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