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Dix ans de réclusion pour avoir tué son ami

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Nous sommes à Casablanca. La chambre criminelle près la Cour d’appel ouvre ses portes pour que les justiciers et les membres des familles des détenus qui comparaîtront ce matin devant la Cour, rentrent en courant à la salle d’audience pour se trouver une place. Cinq minutes plus tard, la salle d’audience est  archicomble. Pas moins d’un quart d’heure, les détenus ont été conduits par des policiers pour prendre place au banc des accusés. Tout d’un coup, la sonnette qui alerte l’assistance retentit. Le silence règne dans la salle d’audience. La Cour rentre et prend  place. L’audience a été ouverte. Plus d’une trentaine de dossiers sont entassés devant le président de la Cour. Il ouvre les nouveaux l’un après l’autre et appelle les mis en cause un par un avant de s’assurer de son identité. Il s’assure ensuite s’il avait choisi un avocat pour le défendre ou s’il attend que la Cour le nomme dans le cadre de l’assistance judiciaire. Tout d’un coup, le président de la Cour a commencé à ouvrir les dossiers des affaires qui ont été reportées lors des précédentes audiences. Les trois premières affaires qui ont été examinées concernent le vol qualifié. Alors que la quatrième porte sur une affaire de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. À ce propos, le président a appelé Soufiane à la barre. C’est un jeune de vingt-huit ans, mécanicien de son état, qui venait, il y a quelques mois, de se marier et fonder un foyer. Malheureusement, il n’avait pas encore l’intention de renoncer à rejoindre de temps en temps ses amis pour se soûler en pleine rue. C’est un vice qu’il ne semblait pas avoir l’intention d’abandonner. Certes, il ne les rejoignait pas quotidiennement. Mais, sa femme avait besoin de lui surtout qu’il s’absentait du matin au soir. «Je n’avais pas l’intention de le tuer, M. le président», a-t-il répondu au président quand celui-ci l’a interrogé sur le mobile de leur malentendu qui a fini dans le sang. «Nous savons que tu n’avais pas l’intention de le tuer puisque le parquet général t’a poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de le tuer et non pas pour homicide volontaire», lui a rétorqué le président de la Cour qui lui a demandé de lui raconter toute l’histoire. Soufiane n’a pas nié. Il a tout raconté. Il a affirmé à la Cour qu’il a rencontré son ami, Hassan. Celui-ci est un jeune de trente ans, célibataire, menuisier de son état. C’est son ami depuis qu’ils se sont rencontrés au collège, il y a plus d’une quinzaine d’années. «Nous étions comme deux frères. Mais, j’ignore quelle mouche nous a piqués ce jour du crime», a expliqué Soufiane sur un ton plein de regret. Invité, Soufiane a accompagné son ami, Hassan, chez lui. Ils ont commencé à s’enivrer. Seulement, l’arrivée de la mère de Hassan a inquiété Soufiane qui n’a pas pu ajouter un seul verre de vin rouge. «C’est mieux de sortir dehors. Je ne peux pas continuer à me soûler devant ta mère», lui a proposé Soufiane. Tous les deux sont sortis de la maison et regagné un jardin jouxtant la demeure de Hassan au quartier Ben Msik. Quand ils ont vidé le premier «trois-quarts», ils ont acheté un deuxième. Ils picolaient sans le moindre problème. Tout d’un coup, Hassan a demandé à Soufiane de lui remplir le verre. Soufiane lui a demandé d’attendre pour ne pas vider la bouteille. Mais Hassan a insisté. Et Soufiane s’est abstenu de lui remplir le verre. Aussitôt, Hassan a saisi une branche d’un arbre qui était par terre et l’a jetée sur lui. Soufiane s’est énervé et a commencé à l’insulter. De l’échange d’injures, Soufiane a brandi un couteau et lui a asséné un coup fatal. «Inconsciemment, je lui ai donné ce coup M. le président», a affirmé Soufiane tout en manifestant le regret qui ronge son cœur jour et nuit. Un regret qui ne ressuscitera jamais Hassan, mais qui a permis à la Cour de le faire bénéficier des circonstances atténuantes et le condamner à dix ans de réclusion criminelle.

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