Dans un état hystérique, cette adolescente de seize ans criait et demandait secours tout en essayant de fuir le feu qui se propageait dans son domicile situé à l’arrondissement Laâyayda, à Salé.
Elle était seule chez elle. Ses parents se sont rendus, après la rupture du jeûne, à la mosquée pour faire la prière d’Al Îchaa et les Tarawih. Les voisins sont intervenus pour la sauver. Pas moins d’un quart d’heure, les pompiers sont arrivés sur les lieux. Les parents de l’adolescente les ont rejoints. Ils étaient sous le choc. Ils ne savaient pas ce qui s’est passé au juste. Les éléments de la police qui étaient de permanence se sont également mobilisés pour se dépêcher sur le quartier et entamer une enquête sur les circonstances de l’incendie et s’il s’agit d’un incendie accidentel ou criminel.
Les enquêteurs sont arrivés à savoir qu’il n’y avait à la maison lors de l’incendie que l’adolescente. Autrement dit, ils n’ont d’autre personne à interroger qu’elle.
«J’étais seule chez moi. Mes parents sont allés à la mosquée. Je regardais la télévision quand j’ai entendu quelqu’un frapper à la porte. Je l’ai ouverte. Et deux hommes m’ont poussée violemment à l’intérieur au point de me renverser», balbutiait-elle devant les enquêteurs qui l’interrogeaient calmement. L’un des deux malfaiteurs, selon l’adolescente, lui a mis un couteau sous la gorge la menaçant de l’égorger comme un mouton si elle demandait secours.
Alors que le second a commencé à chercher dans les quatre coins de la maison pour mettre enfin la main sur une importante somme d’argent et de bijoux en or. Ils ne sont partis qu’une fois avoir mis le feu à la maison, a-t-elle ajouté.
Seulement, au fil des questions, les enquêteurs ont remarqué que les réponses de l’adolescente étaient contradictoires. Et les enquêteurs ont commencé à fouiller dans les quatre coins de la maison. Et c’était la surprise: ni l’argent ni les bijoux en or n’ont disparu. De plus, les parents de l’adolescente ont affirmé aux enquêteurs que leur petit trésor était caché dans un autre coin que celui où il a été découvert. Qui l’a déplacé ? «Moi», s’est effondrée l’adolescente devant les enquêteurs. Fille d’un père autoritaire et avare qui la prive de tout ce dont elle a besoin comme adolescente, elle a décidé de faire monter ce scénario. Elle a ajouté aux enquêteurs qu’elle avait l’intention de vendre les bijoux à un bijoutier à Salé.
Après son interrogatoire et ses aveux, l’adolescente a été relâchée suite aux instructions du parquet général près la Cour d’appel qui a pris en considération son état psychique et social.