Jean-Pierre Laffite, le procureur de Mont-de-Marsan, a confirmé l’information à l’AFP sans toutefois préciser ni le lieu, ni les motifs de cette interpellation. Il n’aura pas fallu trois semaines aux gendarmes landais et béarnais pour franchir un cap décisif dans l’enquête sur le crime de Moliets. Et lever le voile sur les circonstances dans lesquelles Henriette Santamaria, vacancière béarnaise de 57 ans, a été tuée le 29 mai dernier, dans les dunes de la petite station balnéaire du sud des Landes. En fin d’après-midi, son mari Alain avait en effet retrouvé le corps sans vie de son épouse, transpercé de neuf coups de couteau, portés au niveau des flancs et de la carotide. Dès vendredi dernier, à 8 h 30, un suspect était interpellé, et placé en garde à vue à Soustons. L’homme, âgé de 48 ans, marié et père de trois enfants, salarié dans une entreprise locale et sans antécédent judiciaire, s’est facilement livré aux forces de l’ordre. À l’issue des auditions auxquelles il a collaboré sans difficulté, il a été mis en examen pour viol et assassinat hier matin. Placé en détention provisoire, le suspect a été écroué dans un établissement pénitentiaire de la région aquitaine. Dans cette affaire, les photos de plage ont joué un rôle déterminant. Grâce à ces souvenirs anodins de vacances au bord de la mer, les enquêteurs ont pu remonter une piste sérieuse. Dans un premier temps, les gendarmes ont recherché, en particulier par le biais d’un appel à témoin lancé dans la presse, le maximum de personnes qui avaient fréquenté ce bord de mer ce jour-là. Spontanément, un grand nombre de plagistes se sont présentés à la gendarmerie. Près de 80 témoins ont été entendus, 70 actes de procédure dressés. Parmi eux, les enquêteurs repèrent une quinzaine de plagistes qui ne se sont pas spontanément présentés à la brigade pour donner leur témoignage dans cette affaire criminelle qui avait pourtant suscité un vif émoi. Et, au milieu des 15 « discrets », une silhouette en particulier attire l’attention générale, en raison d’une morphologie atypique. D’une très grande taille, d’une corpulence marquée, l’homme n’est pas passé inaperçu sur la plage. Après les photos, la science encore, avec le verdict de l’ADN, fera le reste.