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Harcelé par son copain, il le tue

Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Brahim se tenait au box des accusés. Il est accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Ce jeune de vingt-trois ans n’a jamais imaginé être dans ce gouffre. Quand il a quitté, il y a quatre ans, son douar dans la région d’Essaouira, il rêvait de fuir la misère de la campagne et découvrir le «paradis» de la capitale économique dont parlent les jeunes de son douar à la manière des conteurs du paradis d’Eden.Il n’avait qu’un seul rêve : tourner le dos à la terre qu’il cultivait et aux troupeaux qu’il gardait au tiers et travailler pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille.
À son arrivée à Casablanca, il a été accueilli, le premier jour, par quelques amis de son douar à la gare routière.Ils l’ont conduit à leur chambre qu’ils louaient ensemble.Ils lui ont expliqué qu’il devait verser cent dirhams, pour les frais du loyer.Certes, Brahim n’a rien versé durant ses premiers jours du séjour. Mais, quand il est arrivé à devenir aide-commerçant, il a commencé à payer sa part du loyer et du dîner puisqu’ils ne regagnaient leur chambre que la nuit. Les problèmes ont commencé entre lui et un jeune homme qui vivait sous le même toit que lui. Il s’agit de Salem, âgé de trente ans, marié et père d’un enfant. Cet ivrogne le harcelait à chaque fois qu’il retournait dans un état d’ivresse avancé. Il voulait coucher avec lui. Un comportement que Brahim n’a jamais accepté. Il tentait à chaque fois de l’éviter en lui expliquant qu’il n’était pas homosexuel. Mais, Salem ne voulait rien comprendre. Il n’entendait que l’écho de ses désirs envers ce beau jeune garçon.
«Je ne voulais pas le tuer, M, le président…Il me harcelait… », a déclaré Brahim devant la Cour.
Brahim plongeait dans un profond sommeil. Tout d’un coup, il a sursauté de son «lit». Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Une main lui faisait des attouchements. Il a ouvert les yeux. C’est Salem qui était près de son lit.
«M. le président, il tentait de déboutonner mon pantalon…Il était sous l’effet de l’alcool…», a-t-il précisé à la cour.
Brahim s’est réveillé et a poussé violemment Salem. Ce dernier s’est renversé par terre. Leurs compagnons de la chambre se sont réveillés, ont tenté de les calmer. Mais en vain.Salem a saisi un couteau et a menacé tous ses amis de la chambre s’ils interviennent pour l’empêcher de malmener Brahim. Hors de lui, ce dernier avance vers lui pour le pousser une fois encore. Son arme blanche est tombée par terre. Brahim l’a saisi et lui a asséné plusieurs coups. Leurs amis et compagnons de la chambre sont restés bouches-bées.
«Mais, je n’avais pas l’intention de le tuer…», a répété Brahim à plusieurs reprises.Et la Cour l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle.

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