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Il écope de six ans de prison pour viol

Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. En ce jour de novembre, Saïd, est au banc des accusés parmi quatre autres mis en cause. Vêtu d’un blue-jean et d’un tricot en coton gris, ce jeune de 32 ans, jette de temps en temps un coup d’œil à l’assistance.
«Saïd. F. !», lance le juge en feuilletant le dossier. Saïd, célibataire et sans profession, s’est levé. Le président a appelé, ensuite, «Najia». Une fille dans la fleur de l’âge a quitté les bancs de l’assistance et s’est avancée vers le magistrat. Elle ne voulait pas que son regard croise celui de Saïd. Agée de 19 ans, Najia est sans profession. Elle ne connaissait pas Saïd, a-t-elle affirmé au magistrat qui lui a demandé d’attendre à l’extérieur de la salle d’audience. Quand elle est sortie, le président de la Cour s’est adressé à Saïd : «Tu es accusé de viol, coups et blessures…».
Saïd a gardé le silence. Le président lui a réitéré sa demande en lui ordonnant de raconter ce qui s’est passé avec Najia. Saïd s’est mis à parler, mais d’une façon saccadée. «Elle n’a jamais voulu de moi», a-t-il déclaré.
Rares sont les mis en cause qui font des aveux devant la cour. De coutume, ils tentent de se disculper, de nier. Ce n’est pas le cas de Saïd. Il a avoué avoir violé et tabassé sa victime, Najia.
«J’étais sous l’effet de la drogue…», a-t-il révélé à la cour. Après avoir avalé dix comprimés psychotropes, connus sous le nom de «Samta», il a traîné d’une ruelle à une autre. C’est là où il a croisé Najia, il s’est approché d’elle, a essayé de la draguer.
Elle a gardé le silence tout en continuant à marcher. Aussitôt, il a brandi un couteau, l’a tirée par le bras et l’a menacée si elle ne le suivait pas. Il l’a conduite vers une ruelle obscure. Elle s’est mise à le supplier de la relâcher. Il l’a conduite à l’intérieur du hall d’un immeuble, l’a obligée à se déshabiller.
Les larmes aux yeux, elle n’a pas cessé de l’implorer. Il l’a alors tabassée pour la soumettre à sa volonté. Après avoir assouvi son désir, il l’a abandonnée et rebroussé chemin. Rentrée à la salle d’audience sur ordre de la cour, Najia a raconté son drame, les larmes aux yeux. Elle était tellement choquée qu’elle n’a pas pu affronter le regard de son violeur. « Il m’a jetée comme une chienne ! », s’est-elle exclamé à la cour.
Saïd, qui fixait le président de la cour, s’est tourné vers elle pour lui demander pardon. Il ignorait que son pardon n’allait rien réparer. Cette jeune femme a été brisée à jamais. Saïd a été condamné à six ans de réclusion criminelle.

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