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Il égorge son ami avant de l’éventrer

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Cela fleure la leçon de parloir, apprise et ressassée pendant la garde à vue. Dès l’ouverture de l’audience à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Béni Mellal, Saïd s’est composé une mine compassée. A l’instar des criminels qui regrettent leurs actes, il avait le regard fuyant et  reniflait en abondance, comme en proie à une vive émotion.
Au président de la Cour qui lui demande son avis à propos des poursuites dont il est l’objet, il ne répond point.
«Tu es accusé d’homicide volontaire avec préméditation et mutilation d’un cadavre. Qu’en dis-tu?», répète-t-il, mais Saïd semble toujours ne pas vouloir répondre.
Aussi lui tend-il la vieille ficelle du contre-interrogatoire lapidaire. Objectif : plus les réponses tombent vite, plus l’échange devient spontané. Encore faut-il trouver le moyen de percer le silence du prévenu.
«Qu’est-ce qui est arrivé à ton ami Abdellah ?», dit le président, de prime abord.
L’accusé, reniflant de plus belle répond alors : «Monsieur le président, je vous jure que je n’avais pas l’intention de le tuer».
«Etait-ce un accident tragique?», poursuit l’homme en noir.
– «Oui».
– «Et si c’était à refaire, l’auriez-vous tué ?».
– «Ça ne me viendrait pas à l’esprit».
– «Vous rendez-vous compte que vous avez commis le pire des crimes ?».
– «Oui».
– Fin de l’échange.
Problème : entre ses paroles de regret, Saïd a livré sa version du martyre de Abdellah. Pour la synthétiser d’une formule : le hasard a fait mal les choses.
«Nous avions acheté trois bouteilles d’eau-de-vie…», a-t-il dit en guise de rappel.Par la suite, lui et son ami se sont rendus vers la périphérie de la ville pour se soûler. Sitôt arrivés, Saïd a ouvert sa petite sacoche et en a sorti la première bouteille. Au fil des «tournées», un malentendu est survenu. «Sur quoi ?», demande le président. «Je ne me souviens pas …Je me rappelle qu’Abdellah m’a traité de femme…», répond-il tout en continuant sa narration.
Énervé, Saïd le quitte, mais se souvenant qu’il restait encore deux bouteilles à « siffler », il revient sur ses pas. Il enjoint à  Abdellah de lui en remettre une.
Ce dernier refuse, alors il le frappe. Abdellah tombe à la renverse, Said le prend à la gorge et le serre si fortement qu’il en meurt. Saïd ouvre la petite sacoche, en sort une bouteille d’eau-de-vie et en ingurgite plusieurs rasades.
Après quoi, il la brise et plante le tesson dans la gorge du cadavre allongé à ses côtés. Ensuite, il lui  enlève sa chemise et l’éventre avec le même tesson de bouteille.
Son forfait perpétré, il rebrousse chemin et rentre chez lui. Le lendemain matin, il se présente devant la police de la ville pour avouer son crime. Celle-ci le défère devant la justice qui l’a condamné à la perpétuité.

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