Comme d’habitude, M. Z, encore enfant de 12 ans, en pleines vacances, passe la majorité de sa journée à jouer avec ses camarades du quartier Belabès, à Ksar Kbir. Comme chaque jour, il rentre chez lui quelques heures avant la rupture du jeûne. Seulement, il ne rentre pas chez lui à l’heure ce troisième jour du Ramadan. Dix-huit heures sonne sans qu’il ne donne signe de vie. Son père sort pour le chercher. En vain. Même ses amis n’ont rien remarqué.
Certes, il était en leur compagnie. Mais, personne n’a remarqué quand il avait disparu. Comme des fous, les parents de M. Z sillonnent les boulevards et les ruelles de Ksar Kbir. Mais toujours rien. Vers 22 heures, le téléphone du père sonne.
À l’autre bout du fil, la voix d’un jeune homme qui lui demande de se calmer, de ne pas réagir follement et de ne pas alerter la police. Il lui explique que son enfant est toujours en vie, mais qu’il peut trouver la mort à n’importe quel moment. Perturbé, le père lui demande ce qu’il veut au juste. L’interlocuteur lui répond que la liberté de son enfant coûte 50 mille dirhams et il raccroche. Une heure plus tard, le même interlocuteur lui téléphone et lui explique que la rançon s’accroît à 500 mille. Courageux, le père ne cède pas aux instructions de son interlocuteur.
Il se rend chez la police pour porter plainte. Les investigations commencent. Les appels téléphoniques continuent entre le ravisseur et le père de l’enfant. En fait, le ravisseur ignore que les appels téléphoniques seront le fil qui va conduire les enquêteurs à tirer toute l’affaire au clair. Quatre jours plus tard, les limiers arrivent à localiser l’interlocuteur. Pas moins de quelques minutes après sa localisation, ils le mettent hors d’état de nuire. Il s’agit d’un jeune commerçant, 34 ans, disposant d’un local commercial à Souk Sebt, situé en face du local commercial du père de l’enfant kidnappé.
Soumis aux interrogatoires, il affirme avoir enlevé, avec la complicité de son frère âgé de 22 ans, le fils de son voisin. Le mobile ? Tombé dans le gouffre d’une crise financière, il a décidé de kidnapper le fils de son voisin pour réclamer une rançon. Seulement, l’opération a échoué et le ravisseur et son frère ont été traduits devant la justice.
