Faits-Divers

Il tue sa soeur au nom de l’honneur

C’est dans une bicoque en tôle ondulée au bidonville Bouâzza, Hay Mohammadi, à Casablanca que Mohamed est né un jour de 1958. Ses deux frères et son unique sœur y sont également nés.
À son septième printemps, il a été conduit à l’école Al Moutanabi située au quartier des Roches Noires. Deux ans plus tard, il est devenu orphelin de père. La disparition de son père l’a affecté au point qu’il n’a pas pu suivre ses études.
Après des absences successives, l’école ne lui a plus permis d’avoir un banc à côté de ses camarades. Que devait-il faire ? Mohamed a commencé à fréquenter le marché de gros qui se situait à l’époque au Belvédère. Ce garçon, n’ayant pas encore atteint l’âge de dix ans, amassait les légumes qui tombaient des caisses pour les revendre au détail à Souk Saïda. Il essayait d’aider sa mère en lui remettant quelques dirhams. Seulement, il a remarqué que la collecte de légumes et sa revente ne lui rapporte pas grand chose.Pourquoi n’abandonne-t-il pas son activité qui ne lui rapporte que la misère pour s’adonner au vol ? C’est la question qui lui a hanté l’esprit durant quelques jours. Puis, décidé, il a commencé à apprendre le b. a.-ba de l’activité et passer à l’acte.
D’un amateur, il est devenu professionnel. Mais l’argent qu’il récoltait ne lui suffisait plus. En plus, il devait gravir les échelons de la délinquance. C’est la raison pour laquelle il a rejoint une bande de malfaiteurs qui a semé la terreur à Casablanca en agressant les gens, cambriolant les boutiques et les sociétés et abusant sexuellement des femmes. Seulement, la bande a été neutralisée, en 1982, après des investigations minutieuses effectuées par la police de la ville. Mohamed qui était à son vingt-quatrième printemps a été arrêté et traduit avec les autres membres de la bande devant la justice qui l’a condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Huit ans plus tard, sa mère est décédée. Il était vraiment triste de n’avoir pas assisté aux funérailles. Gracié, il a été libéré en 1999. Chacun de ses deux frères a fondé un foyer indépendamment de la baraque familiale. Seule sa sœur divorcée, Rabiâ, qui y est restée avec ses deux enfants. Il l’a rejointe pour vivre avec elle. Avec quoi il pourrait l’aider pour gagner leur vie? Il est devenu cireur.
De fil en aiguille, il a commencé à remarquer des filles et des jeunes étrangers à leur famille qui rentraient et sortaient de la baraque. Qu’est-ce qu’ils y faisaient ? L’amour. Autrement-dit, sa sœur est une proxénète qui accueillait chez elle des filles de joie et des chercheurs de plaisir. Il l’a sollicitée de cesser d’être proxénète et de gagner honnêtement sa vie. Elle a accepté. Il l’a conduite au marché de légumes en gros pour la présenter à quelques marchands. Ces derniers ont commencé à l’approvisionner de légumes qu’elle vendait dans un marché situé pas loin de chez elle. Cinq ans plus tard, Rabiâ est retournée au monde de la prostitution. Mohamed a perdu tout contrôle de ses nerfs quand il a surpris, en 2005, deux filles en compagnie de deux clients. Lorsque ces derniers ont pris la fuite, ce sont les deux filles de joie et Rabiâ qui se sont retrouvées face à face avec Mohamed. Ce dernier les a blessées par plusieurs coups de couteau. Elles ont été hospitalisées, mais sans porter de plainte. Malheureusement, une fois avoir quitté l’hôpital, Rabiâ a repris son activité de proxénétisme. Et Mohamed a décidé enfin de la liquider. Vendredi 20 avril. Mohamed a saisi un grand couteau et l’a aiguisé avant de le dissimuler pour guetter sa sœur. Le lendemain, samedi, il a suivi ses pas jusqu’au Souk Saïda. Quand elle a commencé à acheter des légumes, il l’a surprise par plusieurs coups de couteau. Après quoi, il a pris la fuite.
Dimanche matin, il s’est présenté au Tribunal de première instance de Casablanca. Là, il a remarqué des policiers. Il s’est livré à eux pour leur raconter son histoire.  Mercredi 25 avril, Mohamed a été traduit devant la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.

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