«Je ne l’ai pas violée, je l’ai épousée en présence de ses parents, mais sans encore conclure l’acte de mariage. Elle a couché avec moi de son plein gré», déclare Saïd, vingt-huit ans, menuisier de son état, devant les trois juges de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Meknès. Au contraire, la jeune fille qui l’accuse de viol le traite de menteur : «Il ment M. le président, il m’a violée alors que j’étais seule à la maison de mon employeuse».
Halima est une jeune fille de dix-neuf ans venue travailler comme domestique chez une famille demeurant à la ville de Midelt.
Dès le départ, elle a remarqué Saïd qui rendait visite à la famille de son employeuse. Bref, il faisait partie de la famille. Certes, ce n’était pas important pour Halima, seulement, elle a remarqué qu’il s’intéressait à elle. Autrement dit, il la sollicitait de partager avec lui le même lit. Mais, elle s’abstenait sans toutefois rien dire à son employeuse.
La dernière fois, elle était seule au domicile de son employeuse quand elle a entendu la sonnette. Son employeuse est déjà sortie faire des courses. De la cuisine, elle est allée ouvrir la porte. Et c’était Saïd qui est devant elle. Il est entré tout en demandant s’il y avait sa cousine. Halima qui lui a répondu qu’elle n’y était pas a repris son chemin vers la cuisine fut surprise par Saïd qui l’a tiré par son bras et l’a traînée dans une chambre. Quand elle a manifesté de la résistance, il lui a donné un coup de poing. Il l’a dénudée avant de la violer tout en la dépucelant.
Après quoi, il est sorti comme si de rien n’était. Halima a tout raconté à son employeur qui lui a demandé de ne pas porter plainte contre Saïd qui irait la demander en mariage. Certes, son employeuse et Saïd ont demandé sa main à ses parents. Quand ils ont décidé de conclure l’acte de mariage, Saïd a disparu. Il est allé s’installer à Agadir. C’est la raison pour laquelle elle a porté plainte contre lui.
Toute cette histoire a été rejetée par Saïd qui a confirmé que Halima s’est jetée de son plein gré dans ses bras et l’a encouragé à partager avec lui le même lit sans la violer. Et pourtant, la cour l’a jugé coupable pour viol tout en le faisant bénéficier de circonstances atténuantes et l’a condamné à 4 ans de prison ferme.
