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Il viole sa bien-aimée pour obliger ses parents à accepter leur mariage

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Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. La salle d’audience n° 7 est, comme à l’accoutumée, archicomble.
«Nabil. A…», appelle le président de la Cour. Un jeune homme qui était, avec plus d’une quinzaine autres mis en cause, au banc des accusés se lève. Le président lui demande d’avancer vers le box. Difficilement, il traîne ses pas comme s’il était malade.
«Tu t’appelles Nabil. A, né en 1977 à Casablanca, célibataire, employé, fils de…», lui demande le président de la Cour tout en fixant le procès-verbal établi par la PJ.
Nabil se contente de hocher la tête sans dire un mot. Le président appelle ensuite Fatiha, ainsi que sa mère puisqu’elle est encore mineure. Elle est à son dix-septième printemps. Selon le dossier, Fatiha s’occupait de la mère de Nabil qui était gravement malade depuis plus de deux ans. En fait, Nabil ne vit qu’avec sa mère et sa sœur, divorcée et mère de deux enfants.
Avant d’entamer l’interrogatoire du mis en cause, le président de la Cour ordonne à Fatiha et sa mère de sortir de la salle d’audience et d’attendre dehors avant de s’adresser à Nabil :
-«Tu es accusé d’attentat à la pudeur sur une mineure avec violence ayant entraîné la défloration», lui rappelle le président de la Cour.
– «M. le président, je voulais me marier avec elle…».
– «Il fallait la violer jusqu’à son dépucelage pour te marier avec
elle ?», lui demande le président de la Cour sur un ton exclamatif.
– «Je me suis présenté chez son père et je lui ai demandé sa main, mais il a refusé parce qu’elle est mineure», balbutie Nabil.
– «Voilà, tu l’as encore dit, elle est encore mineure. Tu devais attendre qu’elle soit majeure pour la demander en mariage», lui explique le magistrat.
Nabil baisse la tête sans ajouter un mot. Il semble qu’il aime Fatiha. Elle n’avait que quinze ans quand elle a rejoint sa famille. Elle s’occupait uniquement de sa mère. Elle prenait soin d’elle jour et nuit. Au fil du temps, il est tombé amoureux d’elle. L’aimait-elle aussi ? C’est une question que le magistrat a posée à Fatiha lorsqu’elle a regagné, ainsi que sa mère, la salle d’audience.
«Non, M. le président…», répond-elle.
Nabil la dévisage et a pris la parole sans attendre la permission du président de la Cour : «Mais, elle avait accepté le jeu». De quel jeu parle-t-il ?
Selon ses déclarations devant la cour, il a proposé à sa bien-aimée, Fatiha, de coucher avec elle et de la dépuceler pour mettre son père devant le fait accompli. Elle a accepté, selon le mis en cause.
« Non, M. le président, il ment… J’étais au chevet de sa mère quand il m’a appelée de l’autre chambre. Sa sœur et ses deux neveux n’y étaient pas. Quand je l’ai rejoint, il m’a violée sans pitié… », affirme Fatiha devant la Cour. Après, Nabil a téléphoné à la mère de Fatiha. Il lui a demandé de le rejoindre. Chez lui, il a expliqué à la mère ce qui est arrivé à sa fille tout en essayant de l’obliger à accepter son mariage avec Fatiha. La mère de Fatiha, qui a jugé son comportement de grave, lui a expliqué que seul son mari devait prendre, à ce propos, une décision. Informé, le père de Fatiha a refusé de mettre sa fille entre les mains d’un violeur. Bien que Nabil lui ait proposé de l’argent, le père était catégorique dans sa décision. Et il s’est adressé à la police pour déposer plainte.
« Je veux me marier avec elle. Ce que j’ai commis n’était qu’une ruse pour les obliger à accepter notre mariage », confirme Nabil pour la énième fois devant la Cour. Malheureusement, cette ruse lui a coûté quatre ans de prison ferme.

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